Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Alain Claeys

Réunion du 24 mai 2011 à 21h30
Bioéthique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Claeys, président de la commission spéciale :

Considérez-vous que le Conseil d'État nous a menti ? Je trouve que ces propos sont graves dans notre démocratie parlementaire. Voilà ce que je voulais vous dire.

Je n'ai jamais laissé croire, en tant que président de cette mission, depuis que je m'occupe de bioéthique, que les recherches offriraient des résultats à portée de main. J'ai même déclaré à la télévision ou sur les radios que je trouvais parfois irresponsable qu'aux heures de grande écoute, un journaliste mal informé explique à des personnes souffrant peut-être de la maladie de Parkinson que les découvertes récentes pouvaient trouver des applications dès le lendemain matin. J'ai toujours eu cette attitude, et je l'ai rappelé à la tribune, parce que la recherche est un temps long.

Personne n'est ici capable de dire que ces recherches déboucheront sur des traitements. Simplement, je considère en tant que parlementaire que de ne pas faire ces recherches, encadrées, pour protéger le vivant conformément à des valeurs que nous partageons, serait une erreur.

Je connais votre position concernant la recherche sur les cellules souches embryonnaires, vous y êtes opposé. Cela ne me choque pas, c'est votre responsabilité. Mais comme vous m'y invitiez, sortez de l'ambiguïté, assumez votre position et ne vous réfugiez pas dans la position consistant à interdire sauf dérogation. En tant que président, je respecte totalement vos positions, mais assumez-les, et dites que vous considérez que ces recherches sont inutiles, que vous y êtes opposé au nom de vos valeurs.

Un certain nombre de parlementaires ont été extrêmement présents au cours de nos travaux, et ont des positions à l'opposé des miennes sur la procréation médicalement assistée. Ils les ont assumées avec courage durant toute la mission. Je crois que c'est l'honneur du débat.

Enfin, monsieur le rapporteur, je suis souvent d'accord avec vous, le doute est une bonne chose. Mais en tant que législateur, malgré le doute, vient un moment où il est nécessaire de prendre position. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et quelques bancs des groupes UMP et NC).

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion