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Intervention de Alain Claeys

Réunion du 24 mai 2011 à 21h30
Bioéthique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Claeys, président de la commission spéciale :

Monsieur Nesme, je pourrais reprendre mot pour mot les propos que j'ai prononcés tout à l'heure. Quel est le sens de votre démarche ? Il s'agit de dire que le Parlement aurait été trompé par des avis qui seraient guidés par des intérêts économiques. Voilà l'accusation que vous lancez, indirectement, à vos collègues.

Qu'il existe, dans la recherche médicale, des contrats entre des laboratoires, publics ou privés, et des groupes pharmaceutiques, c'est l'évidence. Mais comment avons-nous forgé notre opinion ? Nous l'avons forgée à partir d'un certain nombre d'avis. Je vais vous en citer quelques-uns.

Lorsque moi-même et Jean-Sébastien Vialatte – que je ne veux pas prendre en otage, mais nous avons travaillé suffisamment pour que je me permette de le citer – avons fait notre travail dans le cadre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, je n'ai pas le sentiment qu'on nous ait tenu la main pour écrire notre rapport.

Je n'ai pas le sentiment que le Conseil d'État, lorsqu'il s'est exprimé, ait été l'agent souterrain des entreprises pharmaceutiques.

Je n'ai pas le sentiment que le Comité national d'éthique ait été téléguidé par je ne sais qui.

Je pourrais multiplier les avis qui vont dans le même sens.

Je crois que votre argument est malhonnête. Je n'ai pas l'habitude, en tant que parlementaire, d'employer ce mot. Mais je l'emploie ce soir.

Moi-même, en tant que président de la commission spéciale, j'ai toujours répété, en ce qui concerne les recherches sur les cellules souches embryonnaires, deux choses.

La première, c'est qu'elles me paraissent utiles au niveau de la recherche fondamentale, et ce en raison des spécificités qui sont les leurs. Les cellules IPS, qui sont apparues à certains comme la solution miracle permettant d'échapper aux cellules souches embryonnaires, ont fait l'objet de découvertes qui ont pu être réalisées grâce au travail sur les cellules souches embryonnaires.

Mais j'ai toujours ajouté, y compris vis-à-vis de certains de mes collègues, il y a quelques années, que, aujourd'hui, concernant les cellules souches embryonnaires, nous n'étions pas encore arrivés, à part un ou deux essais cliniques dans le monde, à des applications thérapeutiques.

Je l'ai dit à la tribune, je l'ai répété dans les rapports. Et en disant tout cela, je n'ai pas le sentiment d'être entre les mains de je ne sais qui.

Par contre, vous, si vous faites un tri entre les thèmes de recherche, c'est pour des raisons qui vous appartiennent. Vous considérez que la recherche sur l'embryon devrait être interdite. Je respecte votre position, mais je préfère que vous la défendiez avec vos arguments, plutôt que de salir ceux de vos collègues qui ont une position différente. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe Nouveau Centre.)

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