Notre objectif est bien de passer de 30 à 40 % de notre activité à l'export à plus de 50 %, soit 850 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la partie française. Cela ne se réalisera pas en mettant simplement davantage d'équipes commerciales et en accordant plus de priorité aux budgets de prospection. Plusieurs conditions sont nécessaires : il nous faut tout d'abord renouer avec le succès sur les grands contrats relatifs aux plates-formes qu'il s'agisse des avions avec le Mirage 2000 et le Rafale, ou des navires avec les frégates multimissions (FREMM). Nous devons aussi être plus attentifs à l'exportabilité des produits que nous développons pour nos clients français et européens et être certains qu'il n'y a pas de sur-spécification. Je crois que cet élément est moins une contrainte qu'un facteur de discipline. Si nous gérons bien cette exigence, en lien avec les états-majors et la DGA, nous améliorerons notre expression des besoins et nous nous assurerons que ces besoins ne sont pas trop éloignés de ceux des autres pays. Enfin il nous faut garantir la compétitivité des produits, la concurrence se faisant de plus en plus sur les prix.
L'export constitue pour MBDA au Royaume-Uni une part relativement faible de son activité, de l'ordre de 15 à 20 %. L'objectif est de faire croître ce taux, mais pas aux dépens des exportations françaises. C'est la raison pour laquelle, dans cette initiative franco-britannique, la coordination des politiques à l'exportation est essentielle. Cela suppose de promouvoir de manière efficace et conjointe les produits communs, mais aussi d'avoir des politiques commerciales complémentaires et optimisées. Nous y travaillons dans le cadre de groupes de travail avec la DGA et son équivalent britannique. Notre objectif pour le mois de juillet est de fournir un plan franco-britannique d'exportations avec une stratégie et des objectifs communs sur le nouveau programme d'antinavire léger (ANL) mentionné par la déclaration du 2 novembre. Nous commençons par ce programme, qui n'est pas le plus difficile, en mettant autour de la table des administrations qui n'ont jamais dialogué et se sont considérées comme rivales depuis des décennies. La direction du développement international de la DGA (DGADDI) n'avait pas en effet pour objectif de promouvoir les exportations britanniques, sa mission s'exerçait exclusivement au profit des exportations françaises.