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Intervention de Serge Blisko

Réunion du 23 mai 2011 à 21h30
Droits et protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques — Article 1er, amendement 21

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Donc je suis beaucoup moins froissé.

Du point de vue médical, en revanche, j'ai peut-être quelque chose à dire. M. Lefrand l'a souligné, il est question ici de services difficiles, de malades qui ne sont pas toujours commodes, et le personnel infirmier a, lui aussi, besoin d'une respiration dans le service. Je rappelle qu'il s'agit de sorties de courte durée et de sorties accompagnées : nous ne sommes pas dans le cadre de la sortie d'essai qui durait quinze ans et qu'un certain nombre d'entre vous ont, peut-être à juste titre, dénoncée au cours de l'élaboration des différentes phases de ce projet.

Il s'agit d'un acte thérapeutique encadré qui permet de définir le comportement des malades à l'extérieur, de savoir s'ils se sont comportés bien ou moins bien, s'ils ont été effrayants ou si la sortie leur a été bénéfique.

Aujourd'hui, souvent le préfet ne répond pas, parce qu'il n'a pas le temps, parce qu'il n'en a pas envie, parce que la circulaire du 10 janvier lui impose d'être très vigilant. Bref, on se retrouve tous les débuts de semaine avec des malades qui demandent s'ils pourront sortir le dimanche ou aller faire quelques courses, accompagnés bien sûr, le vendredi ou le samedi, et auxquels personne ne répond. Donc ils restent, s'étiolent et deviennent revendicatifs, c'est-à-dire nettement plus dangereux. C'est une situation absurde.

Faisons donc confiance aux professionnels, infirmiers et médecins, qui connaissent leurs patients, en particulier dans ces unités difficiles où ils sont heureusement un peu plus nombreux que dans d'autres services trop souvent désertés. La psychiatrie est une science difficile. N'ajoutons pas des obstacles administratifs à des processus thérapeutiques déjà longs et complexes ! Merci, madame la secrétaire d'État, de ne pas poursuivre dans cette voie car ce serait vécu comme un retour en arrière et une marque de défiance à l'égard de la psychiatrie.

(L'amendement n° 21 n'est pas adopté.)

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