L'hôpital de Decize, jusqu'à l'année dernière au moins, était l'illustration du fait qu'un hôpital de proximité peut rendre d'immenses services à la population d'un territoire, en l'occurrence celui du sud Nivernais. Puis l'établissement est entré dans une crise qu'il faut parvenir à endiguer au plus vite. En une année, la maternité, aujourd'hui suspendue, et l'activité de chirurgie ont connu de fortes remises en cause. L'hôpital et les équipes en sont profondément déstabilisés.
La pénurie de praticiens hospitaliers, des fautes de direction trop tardivement reconnues, le turnover des directeurs d'agences régionales – quatre en quatre ans – sont parmi les motifs de ces difficultés.
Parmi les personnels, comme au sein de la population de ce territoire, la colère est profonde devant l'impuissance publique face à ces dysfonctionnements majeurs.
Il appartient évidemment à l'État de prendre enfin toutes ses responsabilités, et à ses représentants dans notre région d'agir et de proposer des orientations claires et durables.
Pour cela, il est nécessaire d'établir en urgence une stratégie affirmée et partagée par tous pour l'avenir de l'hôpital de Decize. Elle doit s'accompagner du recrutement des personnels indispensables pour la maternité qu'il faut enfin rouvrir, et pour la chirurgie qu'il est indispensable de maintenir sur ce site, ainsi que des investissements nécessaires à la qualité et à la sécurité de ces activités. Dans le même temps, des partenariats équitables et efficaces sont à bâtir avec les hôpitaux voisins, en particulier avec ceux de Nevers et Moulins, ainsi qu'avec tous les professionnels de santé dont l'activité peut s'adosser à l'hôpital.
Je demande au ministre de la santé, silencieux jusqu'à ce jour sur ce dossier, de nous aider à mettre un terme à cette longue période de crise, et d'agir loyalement pour que l'hôpital de Decize puisse continuer longtemps à remplir toutes ses missions vitales.