J'aimerais revenir sur l'élimination d'Oussama Ben Laden et sur la présence des forces de la coalition en Afghanistan. Je ne prétends pas que nous n'ayons plus rien à faire dans ce pays : vous avez indiqué, à juste titre, que la mort d'Oussama Ben Laden ne signait pas la fin de la lutte contre le terrorisme, ni même la fin d'Al-Qaida. Il n'est pas davantage question de retirer nos troupes du jour au lendemain.
Depuis un certain temps, nous sommes toutefois quelques uns, de tous bords politiques, à penser que la mission des troupes en Afghanistan a beaucoup évolué depuis la fin de l'année 2001. Après les attentats du 11 septembre, un consensus s'était formé au plan national, entre le Président de la République, Jacques Chirac, et le Premier ministre, Lionel Jospin, ainsi qu'au plan international, sous la forme d'une décision de l'ONU. Une coalition s'était alors constituée pour renverser le régime taliban et porter un coup à Al-Qaida en éliminant ses camps d'entraînement. Or, il ne s'agit plus de cela aujourd'hui.
Ce que prouve, en réalité, l'élimination de Ben Laden, c'est qu'on ne lutte pas contre le terrorisme avec le déploiement de troupes en Afghanistan, mais avec du renseignement et des opérations ponctuelles, réalisées par des drones ou par des commandos. La preuve vient d'en être apportée de façon éclatante. La mission des soldats de la coalition, en particulier celle des soldats français, mérite donc d'être au moins révisée, sinon réévaluée en profondeur. Il me semble que le Parlement pourrait entamer un dialogue fructueux avec le Gouvernement sur ce sujet, dans la perspective d'un retrait des troupes aussi rapide que possible.