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Intervention de François de Rugy

Réunion du 11 mai 2011 à 15h00
Souhaits de bienvenue à une délégation étrangère — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je m'exprime au nom des quatre députés écologistes ; André Chassaigne interviendra, quant à lui, au nom des députés communistes.

Je n'ai pas été étonné que M. Bignon, auteur et rapporteur de la proposition de loi qui nous est soumise, ait longuement évoqué en préambule les conflits qui ont pu opposer, parfois de manière caricaturale, les pro-chasse aux anti-chasse, les écologistes aux anti-écologistes. Si je n'étais pas député à l'époque, je me souviens néanmoins du climat particulièrement détestable que certains députés de la majorité actuelle ont alimenté entre 1997-2002, sous la législature pendant laquelle Dominique Voynet puis Yves Cochet ont été ministres de l'environnement. Ceux-ci ont été souvent insultés, conspués, qui plus est lors de manifestations organisées par les fédérations de chasseurs, donc souvent en grande partie grâce à des fonds publics.

Si, aujourd'hui, le débat est en partie dépassionné, il faut se souvenir qu'à l'époque, il était instrumentalisé à des fins politiques. Non pas tant pour dresser un camp contre un autre – gauche contre droite, droite contre écologistes – que pour servir un mouvement politique émergent, lié, là encore, aux fédérations de chasse. Or, faut-il le rappeler, celles-ci gèrent en quelque sorte un impôt, ce qui est d'ailleurs une aberration du point de vue des principes généraux de notre droit, une aberration qui remonte, si j'ai bonne mémoire, à l'État Français et au régime du maréchal Pétain. Ce mouvement politique, Chasse, pêche, nature et tradition, pour ne pas le nommer, avait en effet tout intérêt à instrumentaliser à la fois la chasse et l'opposition, en faisant des écologistes des épouvantails qu'il agitait devant des chasseurs qui étaient bien souvent autant victimes que responsables de cette situation. Quelques intérêts financiers étaient également en jeu ; j'y reviendrai, car cette proposition de loi sert ces intérêts.

Le mouvement Chasse, pêche, nature et tradition a eu le destin qu'on lui connaît – et que certains comparent à celui des écologistes. Après avoir affirmé son indépendance et remporté quelques succès électoraux lors d'élections régionales et européennes, il a fini par perdre de son audience et par s'allier avec M. de Villiers à l'occasion d'élections européennes – on a pu alors mesurer sa prétendue autonomie politique –, avant de conclure un accord, à l'Élysée même, avec l'UMP. On a ainsi retrouvé, lors des dernières élections régionales, quelques membres de ce mouvement sur certaines listes de l'UMP, auxquelles cela n'a manifestement guère porté chance, et c'est tant mieux !

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