Je voudrais dire au préalable que nous partageons tous l'inquiétude dont Mme Zimmermann vient de vous faire part.
On n'a peut-être pas suffisamment mis en exergue le fait que les inégalités prennent leur source dans la division sexuée de la société et l'absence d'un véritable partage des tâches domestiques. Que Mme Parisot plaide pour la création d'un ministère du droit de la femme et propose de rendre le congé paternité obligatoire, fort bien. Mais ne serait-elle pas davantage dans son rôle en faisant pression sur les entreprises adhérentes du MEDEF pour qu'elles remplissent leurs obligations légales en matière d'égalité professionnelle ?
Comme l'avait pointé Mme Grésy lors de son audition par la délégation, c'est l'absence de partage des tâches qui constitue aujourd'hui l'obstacle majeur à l'égalité salariale, et ce dès l'embauche. J'en veux pour preuve ce qu'une inspectrice pédagogique régionale a osé répondre à une enseignante qui s'étonnait de ne pas avoir été informée qu'un poste en classe préparatoire se libérait dans son académie : « Ce n'est pas un oubli de ma part, ce poste demande une énorme charge de travail très peu compatible avec le métier de mère de famille ». Voilà ce qu'ose écrire aujourd'hui une fonctionnaire éminente de l'éducation nationale !