Comment cela, faux ? Qui paye, chez les Grecs ? Qui paye, chez les Portugais ? Qui a fait les avances, si ce n'est les Français et les Allemands par exemple ? Chaussez donc vos lunettes pour voir la réalité telle qu'elle est ! Libérez-vous de votre assujettissement à vos vieilles lunes idéologiques ! (Sourires.)
Réveillez-vous, prenez des mesures fortes pour empêcher que le casino mondial ne continue à détruire les économies et à avilir le niveau de vie des peuples.
En effet, ce sont les peuples d'Europe qui payent, au quotidien, les manquements de nos gouvernants, vos manquements. L'Union européenne a laissé prospérer le cannibalisme de ces nébuleuses financières et aujourd'hui nous en payons le prix. Il faut retrouver ce que Victor Hugo appelait la « fraternité européenne » afin de construire une Europe des peuples au service des peuples.
Et vous ne pouvez pas dire que nous n'étions pas prévenus. Dès 1972, Salvador Allende, dans un beau discours à la tribune de l'ONU, mettait en garde le monde contre l'absence de contrôle des États sur les multinationales. Permettez-moi de le citer : « les États ne sont plus maîtres de leurs décisions fondamentales, politiques, économiques […] à cause de multinationales qui ne sont contrôlées par aucun parlement ni par aucune instance représentative de l'intérêt général ».
C'est exactement ce qui se passe aujourd'hui. Pire ! Vous voulez inscrire dans notre loi fondamentale votre renoncement à toute volonté politique forte, en laissant libre cours à la voracité des spéculateurs et des actionnaires.
Prenons l'exemple du FMI, ce maître d'oeuvre du libéralisme, toujours en embuscade, prêt à jaillir pour imposer ses réformes qui contraignent les peuples. En Grèce, le FMI a conditionné son aide à une baisse de 8 % des salaires des fonctionnaires, à une baisse des retraites, à une hausse des impôts des ménages. En revanche, il a exigé une baisse des impôts sur les sociétés. Encore une fois, ce sont toujours les mêmes qui profitent.
Et que l'on ne vienne pas nous dire que c'est monsieur Untel qui est le directeur général du FMI. On ne juge pas le FMI en fonction de celui qui le dirige, mais on juge celui qui le dirige en fonction des politiques qu'il met en oeuvre. (Applaudissements et rires sur les bancs du groupe UMP.)