Parlons-en si vous voulez mais vous reconnaîtrez avec moi que vous êtes quelque peu hors sujet ! Il est vrai que vous essayez de noyer le poisson.
Je parlais de Goethe mais, monsieur le ministre, deux Allemands ont notre préférence car ils ont beaucoup apporté à la réflexion universelle : Karl Marx et Friedrich Engels. Voilà un joli trio et une partie des gens qui sont dans cet hémicycle gagnerait, quand il fait beau, à fréquenter les bouquinistes et acheter quelques ouvrages fondamentaux pour éclairer, enfin, leur réflexion.
Monsieur le ministre, le Gouvernement cherche à graver dans le marbre de la Constitution sa nouvelle religion d'État : l'exclusion du déficit. Laissez-moi vous dire que les Français attendent autre chose qu'une politique régressive qui consiste en une baisse de la fiscalité et une réduction des dépenses publiques.
Que faites-vous pour nos concitoyens qui, au quotidien, souffrent du chômage et de la hausse des prix ? Rien. Vous préférez vous atteler à une mesure qui n'est d'aucune utilité. Ce n'est pas moi qui le dis, mais la Cour des Comptes qui écrit, dans son rapport annuel de 2011, que « ces règles ne peuvent pas suffire pour assurer le redressement des comptes publics ». Seule une volonté politique forte permettrait de rétablir les finances de la France. Si vous voulez réellement réduire le déficit public, allez chercher l'argent là où il se trouve, c'est-à-dire dans la poche des privilégiés. Hélas, votre aveuglement idéologique, monsieur Chartier – vous voyez, je vous fais crédit d'avoir des idées – ne vous permet pas de vous en rendre compte. Vous ne savez faire qu'une chose : non pas servir l'intérêt du plus grand nombre, de ceux qui travaillent, mais vous soumettre à la loi d'airain de ceux dont vous défendez les intérêts. Il vous arrive même de le faire inconsciemment comme les vieux croyants tellement imprégnés de religion qu'ils ne se rendent même plus compte qu'ils ont perdu tout lien avec la rationalité et qu'ils ne sont que dans la foi.