Monsieur Myard, je vous rappelle que c'est grâce notamment à la BCE que nous avons des conditions de financement aussi favorables depuis des années.
Nous devons donc être très vigilants face à l'éventualité d'une augmentation, car 100 points de base, cela représente 2 milliards d'euros de plus dans un premier temps et 4 milliards de plus l'année suivante.
S'agissant des dépenses, vous le savez mieux que quiconque, monsieur le ministre du budget, il y a tout de même quelques éléments d'incertitude.
L'inflation repart ainsi à la hausse. Or certaines prestations, notamment dans le domaine social, sont indexées. Pour ce qui est de l'emploi, vous avez été conduit à redéployer 500 millions d'euros sur les contrats aidés dès cette année. Concernant les OPEX, avec les interventions en Libye ou en Côte-d'Ivoire, nous allons devoir mettre en place des financements supplémentaires. S'agissant de la masse salariale, malgré le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, elle continue de progresser de 1 %.
À cet égard, nous sommes dans une situation paradoxale. On dit, selon l'expression médiatique, qu'il y a gel des salaires, au motif qu'il y a gel du point d'indice. Mais la réalité est tout autre : à côté du gel du point d'indice, il y a toutes les mesures catégorielles, le GVT, tout ce qui fait qu'un fonctionnaire en activité voit réellement son pouvoir d'achat augmenter d'au moins un point par an.