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Intervention de Jean-Paul Bailly

Réunion du 12 avril 2011 à 17h00
Commission des affaires économiques

Jean-Paul Bailly, président de la Poste :

Nous essayons de communiquer au mieux, et de progresser chaque jour même s'il reste des marges. Je crois vraiment qu'une prise de conscience réelle des enjeux est en train de prendre corps.

Les chiffres de l'emploi que vous avez cités sont ceux des documents de gestion : ils sont donc exacts. Le nombre élevé des départs nous a un peu surpris. En réalité, la dernière réforme des retraites – comme les précédentes – a eu pour conséquence une accélération spécifique de ceux-ci. Pour y faire face, nous avons décidé de réaliser en 2011 au moins 4 000 embauches au lieu de 2 500 prévues.

Dans les années qui suivent, il nous faudra poursuivre notre politique d'adaptation à la diminution des activités et des volumes, ainsi que notre nécessaire modernisation. Nous conserverons notre modèle social, fondé sur la garantie de l'emploi : tout postier qui souhaite rester à La Poste y garde son travail. En revanche, nous ne remplacerons pas tous les départs, mais, en 2011 et 2012, un sur trois environ. Cela dit, ces chiffres n'ont rien d'absolu ; c'est la vitesse à laquelle il nous faut adapter l'entreprise qui détermine le rythme des réorganisations.

Il paraît effectivement illogique qu'avec la réduction du nombre de très grandes plates-formes de tri, certains courriers accomplissent plus de trajet qu'auparavant. Il reste que, analysée de façon globale, la nouvelle organisation est infiniment moins consommatrice de kilomètres que la précédente, où la distribution s'effectuait vers non pas 20 ou 30 points mais 120 ou 150. Autrement dit, malgré les apparences, le bilan écologique est équilibré, voire favorable.

La loi ayant rendu possible l'actionnariat salarié, La Poste a intégré cette nouvelle règle dans ses textes internes. Elle n'allait pas d'elle-même, notamment pour les postiers fonctionnaires. Le conseil d'administration dispose de 26 mois pour décider, ou non, d'un actionnariat salarié dans la limite de 2 % du capital. Nous allons travailler à faire aboutir ce dispositif, sur des bases équitables entre les différentes catégories de postiers et sans remettre en cause l'intéressement.

Via les fonds d'épargne internes, l'intéressement peut en effet être recyclé vers l'actionnariat salarié. Mais la décision d'investir appartient à chaque salarié ! L'actionnariat salarié n'est pas un dispositif de substitution. C'est au contraire une ambition forte, dont nous voulons faire un succès : nous souhaitons que plusieurs dizaines de milliers de postiers y adhèrent. À cette fin, nous allons devoir créer une sorte de marché pour permettre les échanges d'actions entre eux. Il nous faut donc en mettre en place les conditions, c'est-à-dire la liquidité et les éléments de valorisation. Pour difficile qu'elle soit, cette entreprise n'est pas insurmontable. D'autres acteurs économiques y sont arrivés, notamment Egis, filiale de la Caisse des dépôts et consignations ou encore, depuis trente ans environ, Auchan, entreprise pourtant non cotée en Bourse.

Le versement de jetons de présence est l'application d'une règle commune des sociétés. Très peu de membres du conseil d'administration en bénéficieront. En effet, ce dispositif ne concerne pas ceux qui n'ont pas été désignés en assemblée générale, autrement dit les personnalités nommées par décret et les représentants du personnel ; la règle qui s'applique aux représentants de l'État est qu'ils reversent leurs jetons de présence à l'État. Ne reste que le cas des représentants de la Caisse des dépôts et consignations. Celle-ci décidera en interne du traitement de ce point.

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