Vous ne les remettez pas en cause pour autant.
Si nous revenons au pouvoir en 2012, nous supprimerons cette mesure – seule survivance de la loi TEPA, c'est dire s'il est loin le temps où les textes proposés par le Président de la République faisaient l'unanimité – qui continue de coûter environ 4 milliards d'euros au contribuable chaque année, estimant préférable de créer 300 000 emplois d'avenir.
Par ailleurs, les tentatives de création de contrats à statuts spéciaux participent également de cet effritement des acquis sociaux. L'épisode du Contrat première embauche est révélateur, à cet égard. Bien qu'avorté, ce projet fut un point de départ ; il a fait des petits, par la suite. Rappelons que ce contrat de travail était assorti d'une période de consolidation de deux ans, durant laquelle l'employeur pouvait le rompre sans motif, ce qui aurait immanquablement facilité les licenciements abusifs et la précarité. Heureusement, la mobilisation populaire et estudiantine a permis d'éviter le pire.
Ces dernières années ont également été marquées par le développement des contrats précaires et des temps partiels subis. Dans notre pays, 5,5 % des actifs sont désormais employés à temps partiel alors qu'ils souhaiteraient travailler davantage, ce qui représente tout de même 1,25 million de personnes – dont 75 % de femmes. De surcroît, la part de personnes en sous-emploi est très supérieure au sein des populations les moins qualifiées, qui occupent les postes les plus précaires, notamment dans les secteurs du nettoyage ou de la distribution. Comment mesurer la traçabilité sociale de telles situations ? La grève des caissières de Carrefour, le week-end dernier, est une illustration, parmi d'autres, du recul et du malaise dans ce domaine.
Que dire encore de la réforme des retraites de 2010, injuste socialement et financièrement, notamment en son volet relatif à la pénibilité…