…nous nous devons de faire valoir notre détermination totale à modifier en profondeur nos comportements et à poser ensemble les fondations d'une croissance vertueuse et durable.
Chaque pas de cette démarche doit être guidé par une exigence simple : il doit y avoir un avant et un après crise.
Je tiens à saluer le mouvement de régulation et de moralisation des secteurs économiques et financiers auquel le Gouvernement français a donné une première impulsion décisive. Cependant, pour mettre définitivement fin au règne de l'argent fou, nous devons aller encore beaucoup plus loin.
Le Président de la République a placé le G20, dont la France assure actuellement la présidence, sous le signe de la réconciliation entre économie de marché et éthique de la solidarité, en indiquant que notre pays souhaitait la mise en place d'un socle de protection sociale universel.
En effet, en matière de systèmes sociaux, il existe aujourd'hui des différences trop importantes à l'intérieur même de l'Union européenne, entre pays développés, mais aussi entre les pays développés et les principales puissances émergentes et, plus encore, entre pays développés et pays sous-développés. Un socle de protection social universel est donc indispensable pour éviter la constitution de blocs qui, en s'opposant les uns aux autres, entraîneraient des déséquilibres géostratégiques majeurs.
La réponse à une crise qui a gommé les frontières géographiques ne peut être qu'internationale, globale et structurelle. Elle doit permettre d'impliquer l'ensemble des acteurs économiques pour faire enfin évoluer les mentalités vers plus de responsabilité. Dans cette perspective, le groupe Nouveau Centre a souhaité pouvoir débattre aujourd'hui de la responsabilité sociale des acteurs économiques dont la contribution est devenue indispensable pour promouvoir une économie au service de l'homme.
Pour notre groupe, une économie responsable et solidaire n'est pas inconciliable avec la performance économique de notre pays, ni même avec celle de la zone euro ; bien au contraire, elle en est plutôt un préalable.
La France, l'Union européenne et le monde ne peuvent plus rester sourds et aveugles, et ignorer le fossé qui se creuse entre l'économie et les enjeux sociaux et environnementaux qui devraient fonder sa soutenabilité.
À cet égard, la responsabilité sociale, qui recouvre l'ensemble des initiatives que peuvent prendre les entreprises pour respecter, assurer ou promouvoir les équilibres fondamentaux de notre société à un échelon local, régional ou national, a un rôle considérable à jouer. En intégrant dans leurs stratégies et leurs projets des impératifs d'ordre social qui vont au-delà de ce que prévoit le droit social en vigueur, les acteurs économiques peuvent être à l'avant-garde d'une croissance ordonnée au service du plus grand nombre.