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Intervention de Bruno le Maire

Réunion du 14 avril 2011 à 9h30
Renforcement de la compétitivité de l'agriculture française — Discussion générale

Bruno le Maire, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire :

La compétitivité, comme Charles de Courson l'a indiqué, ce sont aussi les industries agroalimentaires : c'est le point sur lequel nous perdons le plus de terrain. Nos industries agroalimentaires sont segmentées, comme malheureusement une grande partie de l'industrie française : d'un côté dix grands groupes de taille mondiale, qui réussissent remarquablement bien, et de l'autre une myriade de petits groupes de taille insuffisante, incapables d'exporter et d'amortir leur coût de production. Il faut regrouper nos industries agroalimentaires pour avoir des PME plus compétitives, capables d'exporter et de garder la valorisation pour elles.

Vous avez parlé du coût de l'alimentation animale : cela fait aussi partie des questions de compétitivité. Nous allons travailler dans deux directions. Premièrement, nous allons mettre au point un contrat interfilières entre les filières grandes cultures et les filières animales de façon à les protéger contre la volatilité des prix de l'alimentation animale. C'est indispensable. C'est aussi un geste de solidarité entre les filières agricoles. Deuxièmement, je souhaite que nous instaurions très rapidement, dans les semaines qui viennent, un dispositif d'indexation sur le coût de l'alimentation, qui serait mis en oeuvre par la grande distribution. Le but est de faire en sorte que lorsque le prix de l'alimentation augmente, les prix de vente de la viande bovine, porcine ou de volaille augmentent également pour permettre au producteur de couvrir ses coûts de production. C'est une question de justice et d'amélioration du revenu des producteurs. Si nous voulons garder les producteurs, il faut assumer le fait que la production de viandes de qualité a un coût, y compris pour le consommateur.

Enfin, il n'y a pas de compétitivité sans régulation européenne des marchés. Vous savez, monsieur Peiro, que je me suis battu depuis deux ans et que je continue à me battre pour la régulation européenne des marchés agricoles. Elle est absolument indispensable. Nous avons déjà obtenu des résultats concrets : le groupe à haut niveau sur le lait, le rétablissement des mesures d'intervention sur les marchés. Je souhaite que ce soit le cas pour toutes les filières agricoles, car il est impensable de continuer à laisser nos producteurs agricoles seuls et démunis lorsque les prix s'effondrent : cela pourra toujours reproduire car l'instabilité est désormais la règle sur les marchés agricoles.

Une Europe qui ne protège pas ses agriculteurs est une Europe qui ne sert à rien.

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