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Intervention de Bernard Reynès

Réunion du 14 avril 2011 à 9h30
Renforcement de la compétitivité de l'agriculture française — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Reynès :

Sur le diagnostic, il y a une totale convergence. Je ne m'y appesantirai donc pas.

Quelques chiffres tout de même : sur la moyenne triennale pour 2005, 2006 et 2007, dans la filière de l'arboriculture, la marge est de 841 euros par hectare en France, contre 2 526 en Allemagne, 1 915 en Espagne et 3 129 en Italie. Le taux d'endettement était, en 2006, de 45 % en France, 13 % en Allemagne, 2 % en Espagne et 1 % en Italie.

Comment en est-on arrivé là, alors que nous avons des sols remarquables, l'ensoleillement, l'eau et le savoir-faire ? Je suis d'accord avec vous pour dire que la cause essentielle – mais pas unique – est la distorsion de concurrence que constituent les écarts de charges salariales entre nos entreprises et celles de nos concurrents, y compris nos concurrents européens, ce qui est encore plus inacceptable.

Pour les arboriculteurs français, les charges salariales – salaires et charges sociales – représentent 32,3 % des coûts de production, contre 25 % en Espagne et 21 % en Allemagne. Le résultat immédiat, et j'insiste sur ce point, c'est l'absence de marge, l'incapacité à dégager une trésorerie suffisante pour avoir la lisibilité pour investir et embaucher.

L'intention de cette proposition, qui est de réduire les charges sociales pour limiter les distorsions de concurrence, est elle aussi excellente. Avec l'exonération des charges sur le travail saisonnier – M. le ministre l'a dit –, nous nous sommes arrêtés au milieu du guet. L'effort doit porter maintenant sur le travail permanent, qui apporte d'ailleurs, il faut y insister, le savoir-faire indispensable à la compétitivité.

Notre désaccord porte sur les solutions. Quelles que soient nos bonnes intentions, nous ne pouvons payer les agriculteurs avec des mots, nous ne pouvons leur faire des promesses que nous ne pourrions pas assumer – nous ne pouvons prendre aucun risque sur ce registre.

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