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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 13 avril 2011 à 15h00
Modification de la loi portant réforme de l'hôpital — Article 3, amendement 50

Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé :

Oui, nous faisons notre boulot, c'est d'ailleurs pour cela qu'il y aura avant l'été des guichets uniques dans chaque ARS, en lien avec les conseils de l'ordre et en associant tout le monde pour garantir la visibilité de tous les dispositifs incitatifs. L'incitation, j'y crois, mais il faut lui laisser toutes ses chances, ce qui n'a jamais été le cas.

Quand vous interrogez les internes, ils vous disent que toutes les mesures qui ont été mises en place fonctionnent, notamment la reconnaissance de la médecine générale comme spécialité. Aujourd'hui, avec toutes les revalorisations qui ont été menées à bien, le nombre d'internes de médecine générale est désormais supérieur au nombre d'internes des autres spécialités. Voilà la vérité.

Il est vrai que cela ne se fait pas en claquant simplement des doigts. En dix ans, nous sommes passés de 3 500 à 7 400 étudiants, mais cela prend du temps. Je vais d'ailleurs dédouaner les uns et les autres : gauche et droite confondues ont fait les pires erreurs. Au nom d'un malthusianisme qui cachait son nom, nous nous sommes dit qu'avec moins de médecins, il y aurait moins d'actes, et donc moins de dépenses. Et maintenant, nous devons gérer la pénurie. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Il a fallu, depuis dix ans, augmenter à nouveau le numerus clausus. En 2005, il a fallu que je me batte contre le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche pour l'augmenter encore. Et, je vous le répète, tous les experts me disent que cela ne servira à rien, mais je pense qu'il faut continuer à l'augmenter pour une simple raison : il y aura davantage d'exercice à temps partiel dans les années qui viennent, et ce n'est pas un sujet purement féminin. Il faut l'anticiper. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Mais nous ne pouvons pas dire à ceux qui entrent aujourd'hui dans la profession que l'on va changer les règles pour eux, car ils vont se dire que, si l'on touche aujourd'hui à ces règles-là, on touchera à d'autres demain, et ils vont perdre confiance dans le système, chercher une autre voie, une autre vocation.

Je le dis avec tout le respect dû à Jean-Marie Rolland pour ses fonctions de rapporteur de la loi « HPST », la santé est un secteur d'activité qui ne ressemble à aucun autre. C'est ce que nous avons de plus cher et de plus intime. Imaginez un autre secteur dans lequel on demanderait aux personnes déjà installées d'aller s'installer ailleurs contre leur gré. Ce n'est pas possible.

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