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Intervention de Pascale Got

Réunion du 13 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — État b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Got :

Dans un contexte de surenchérissement des matières premières, de leur prévisible pénurie, et de lutte contre les changements climatiques, les agrocarburants sont des éléments d'alternative énergétique durable. À l'issue du Grenelle de l'environnement, il est évident qu'il faut poursuivre la recherche en la matière.

Il faut néanmoins être réaliste, vigilant et honnête car la première génération des biocarburants, aux objectifs certes louables, a des conséquences agricoles et environnementales néfastes, avec notamment deux effets pervers : un impact sur la biodiversité et une concurrence avec la production alimentaire.

Concernant l'impact sur la biodiversité, un grand nombre de scientifiques concluent à une réduction de celle-ci, à une augmentation de l'érosion des sols, à une déforestation massive, à des fortes pressions sur les terres cultivables. Nous savons également que l'énergie nécessaire à la production des biocarburants est largement supérieure à l'énergie produite. Et nous savons aussi que les rendements par rapport aux moyens mis en oeuvre restent trop faibles.

Quant à l'utilisation massive des terres agricoles, elle a pour effet la hausse des prix des produits alimentaires et la conversion risquée des terres agricoles en terres de recherche. Un seul exemple : pour remplacer totalement la consommation de carburant fossile par des biocarburants, il faudrait cultiver plusieurs fois la surface de la terre.

Il convient donc de favoriser, au plus vite, le passage et l'arrivée des agrocarburants de deuxième génération. Des agrocarburants à vocation purement énergétique, limitant les impacts sur l'environnement, freinant le problème de compétition avec les cultures alimentaires.

Cela sous-entend, bien sûr, un plan végétal actif, ambitieux en matière de recherche et de développement, notamment pour répondre au concept de des agro- carburants de deuxième génération, à la bioraffinerie, à la réduction des coûts de production et à l'amélioration sensible des conséquences néfastes que j'ai évoquées précédemment.

Or il s'avère que l'enveloppe que vous accordez au plan végétal est actuellement insuffisante. Après les discours nous devons passer aux actes. C'est la raison pour laquelle cet amendement propose d'augmenter l'enveloppe budgétaire du plan végétal en minorant les crédits du programme 215 – ce que vous n'avez pas beaucoup fait jusqu'à présent ce soir – de 5 millions d'euros.

Je crois que c'est un transfert raisonnable qui permettrait de doper le programme de recherche de deuxième génération des agrocarburants, de favoriser rapidement leur développement industriel et d'atteindre dans de meilleures conditions l'objectif d'une consommation de 10 % d'agrocarburant d'ici à 2010. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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