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Intervention de Annick Le Loch

Réunion du 13 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — État b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Le Loch :

Cet amendement, monsieur le ministre, tend à abonder le budget de la pêche de 20 millions d'euros. Notre débat budgétaire se déroule dans un contexte de crise. À la colère des pêcheurs, le Président de la République a répondu par des annonces, indiquant qu'il souhaitait sauver la pêche française. Vous-même, monsieur le ministre, vous avez déclaré à la tribune que vous croyiez en l'avenir de la pêche et de l'aquaculture et en leur capacité de créer des richesses.

En 2007, le budget de la pêche a été multiplié par deux, passant de 30 millions d'euros, ce qui était très peu, à 60 millions d'euros. Vous proposez aujourd'hui de le reconduire, mais la consolidation annoncée ne suffira pas. Parallèlement, les crédits européens s'élèvent à 63 millions d'euros, soit 3 millions de plus que le budget français. Pour quel résultat ?

Les maux sont connus de tous et ils existaient bien avant la crise actuelle : diminution très importante de la capacité de pêche au cours des dernières années, baisse des ressources, perte d'attractivité du métier, abandon des ports, organisation institutionnelle dépassée, lacunes de la sécurité en mer, nécessité de valoriser les produits pour mieux répondre aux consommateurs et d'améliorer la mise en marché. La crise de ces derniers jours, la désespérance et la colère des marins ont confirmé, s'il en était besoin, l'importance de ces difficultés et le manque de visibilité de la profession. Dès lors, on ne peut que s'interroger sur l'efficacité des politiques publiques nationales et européennes de ces dernières années.

Devant le conseil supérieur d'orientation des pêches, vous avez évoqué, le 30 octobre dernier, les importants défis économiques, écologiques et réglementaires qu'il nous faut relever. Mardi dernier, au Guilvinec, le Président de la République a annoncé des mesures d'urgence pour compenser l'envolée des prix du gazole, notamment des exonérations de charges sociales à hauteur de 21 millions d'euros – en attendant l'instauration d'un mécanisme de compensation au-delà de 30 centimes le litre de gazole –, ainsi que des moyens pour moderniser les moteurs et diminuer leur consommation énergétique et la création d'un revenu minimum. Je sais que vous travaillez très sérieusement avec l'ensemble de la profession à l'élaboration de ces mesures, dont les marins se sont dits satisfaits parce qu'elles étaient chiffrées. Mais sont-elles budgétées, monsieur le ministre ?

Je vous propose d'envoyer un signe fort, qui traduirait en partie notre volonté commune de sauver la pêche française en portant le budget de la pêche à 80 millions d'euros, soit une augmentation d'un tiers.

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