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Intervention de Kléber Mesquida

Réunion du 13 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008 — État b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKléber Mesquida :

J'évoquerai en préambule, pour donner tout son sens à cet amendement, la situation de la viticulture française, qui connaît depuis quelques années des difficultés, et particulièrement celle de la viticulture languedocienne, qui traverse une crise plongeant un grand nombre de vignerons dans la désespérance, voire dans la précarité.

Malgré une remontée sensible des prix observée cette année, la sécheresse a eu pour effet une diminution de 20 % à 30 % des rendements à l'hectare, ce qui s'est traduit par un revenu ne couvrant pas les charges et les frais d'exploitation et de vinification.

Sur le plan intérieur, je renouvelle la demande que j'avais adressée à votre prédécesseur d'organiser une table ronde avec les professionnels, les metteurs en marché, la grande distribution et le négoce, car si les prix des vins achetés aux producteurs ont baissé de 30 % à 40 % sur les trois dernières campagnes, les prix de vente aux consommateurs n'ont, pour leur part, pas diminué.

Au niveau des exportations, force est de constater que notre viticulture est confrontée à une concurrence faussée, les autres pays producteurs, y compris européens, n'étant pas soumis aux mêmes réglementations en matière de rendements, de vinification ou de contrôles sanitaires. Je tiens aussi à rappeler que le secteur vitivinicole n'est pas soumis à des normes strictes, mais plutôt à l'exigence de garantir l'origine et la qualité de nos produits. Nos viticulteurs, qui doivent faire face à cette concurrence de l'étranger, se trouvent sans cesse confrontés aux produits des nouvelles régions productrices, fortement aidés par leurs gouvernements, comme l'a rappelé tout à l'heure M. Dumas.

Sur le plan du commerce extérieur, je rappelle qu'en 2003 le vin était le premier poste à l'export dans le domaine agroalimentaire, avec un volume équivalant à celui de 103 Airbus ou de 500 rames de TGV. Il nous faut donc retrouver au moins ce niveau, au moyen d'une politique volontariste d'aide à l'export et en renforçant fortement les crédits d'aide dans ce domaine.

L'amendement n° 209 , déposé au nom des députés socialistes, tend donc à abonder le programme 227, « Valorisation des produits, orientation et régulation des marchés », dont l'action 3, destinée à la « promotion à l'international des produits et du modèle agroalimentaire français » est dotée, dans votre projet budgétaire, de 33,264 millions d'euros, alors qu'elle bénéficiait de 40,820 millions d'euros en 2007, ce qui représente une baisse de 7,556 millions d'euros.

Si vous baissez de 15 % les crédits de cette ligne, nos agriculteurs en général, et nos viticulteurs en particulier, pâtiront de la faiblesse des moyens consacrés à l'aide à l'export.

Je propose donc de doubler votre prévision initiale en majorant les crédits de la promotion internationale de 33 264 160 euros et, pour respecter l'équilibre budgétaire, de diminuer à due concurrence les crédits de l'action 1 du programme 215, consacrés aux « moyens de l'administration centrale ». Cette action, dotée de 201,659 millions d'euros doit en effet pouvoir supporter une baisse de 15 % de ses crédits pour favoriser le commerce extérieur.

Cela permettrait à notre pays de se rapprocher du niveau du Chili, de l'Australie, de l'Afrique du Sud et de l'Espagne en la matière, et au Gouvernement d'être fidèle aux directives du Président de la République en diminuant les dépenses administratives au profit du développement économique, et donc du pouvoir d'achat des viticulteurs.

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