Avant mon arrivée, certaines personnes ont en effet tenté de s'autoproclamer imams à bord du Charles-de-Gaulle. Il y avait deux raisons à cela. Premièrement, il s'agissait d'un navire, donc d'un espace confiné. Deuxièmement, pour pallier la fin de la conscription, le ministère de la Défense avait organisé, avec des missions locales, le recrutement de jeunes des quartiers pour travailler sur les ponts, un métier très difficile. Certains de ces jeunes voulaient participer au culte or, ils n'y avaient pas droit, ce qui créait une certaine frustration. Des prières se sont alors organisées, pendant lesquelles certaines personnes pouvaient, au cours des prêches, donner un autre sens à l'engagement au sein de l'armée de ces jeunes à qui la Marine avait voulu donner une seconde chance mais qui y venaient sans guère de diplômes, voire sans diplôme du tout, qui venaient grâce à des missions locales, peut-être par dépit et en tout cas sans vocation militaire.
Aujourd'hui, grâce à la présence des aumôniers, cette situation a disparu. Le commandement a désormais en face de lui un interlocuteur du culte musulman, qui peut l'aider à gérer ce type de difficultés.