Il n'y a pas de confusion dans nos rôles. L'aumônier délivre une certaine parole et reçoit aussi la parole de l'autre, formulée avec ses mots. S'il y a forcément une adaptation à l'interlocuteur, nous ne confondons pas le travail du psychologue, du psychiatre, ou du médecin. Le premier des sentiments qu'expriment devant nous des militaires qui partent en opération extérieure est la peur. L'individu qui part arrive à dépasser cette peur par son courage. Le courage, c'est de ne pas montrer sa peur. Cependant, les individus qui entrent dans ce métier difficile ne savent pas tous dans quoi ils s'engagent. À ce propos, je dois souligner une confusion. Des soldats de confession musulmane refuseraient de partir sur des terrains tels que l'Afghanistan pour des raisons religieuses, nous dit-on. En fait, j'ai moi-même pu déceler des cas où le jeune avait tout simplement peur de mourir. Dans un de ces cas, le jeune marié, dont la femme était enceinte, a démissionné. En fonction de la situation, nous pouvons diriger le soldat vers une assistante sociale, un médecin, un psychiatre ou encore le chef de corps. Nous constituons un relais, sans aucune prétention.