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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 13 novembre 2007 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2008

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur Proriol, vous me permettez de compléter mes réponses sur cette crise qui, s'agissant de l'économie de l'agriculture et non plus du risque sanitaire provoqué par la FCO, est sans doute la plus grave. C'est une crise bien réelle. Les perspectives du marché du porc sont inquiétantes, car ce secteur est confronté à une conjoncture exceptionnelle, en raison du très fort coût de l'aliment et d'un prix à la production déprécié. On peut estimer les pertes des éleveurs entre 35 et 40 euros par porc produit.

Devant l'urgence de la situation, nous avons demandé à la Commission européenne de mettre en oeuvre les mécanismes de gestion prévus par l'Organisation commune de marché, afin de dégager le marché communautaire de la viande porcine. Nous avons obtenu, dans un premier temps, l'ouverture d'une aide au stockage privé, financée par l'Union européenne, à compter du 29 octobre.

Une deuxième mesure nous semble nécessaire – et j'ai été le premier, au conseil des ministres de l'agriculture, à la réclamer – : la mise en place de dispositifs de restitution pour favoriser les exportations vers les pays tiers. Pour l'instant, comme vous l'avez noté, Mme Fischer Boel est très réservée sur ce sujet, mais je ne baisserai pas les bras. Je rencontrerai demain pour un déjeuner de travail la ministre de l'agriculture des Pays-Bas. Hier, déjà, j'étais à Berlin, et mon homologue allemand, avec lequel j'ai longuement évoqué cette question, va ajouter sa voix aux nôtres. Nous espérons convaincre la Commission européenne que, sans engager l'avenir, les éleveurs de porc ont un besoin immédiat de ces restitutions.

De la même manière, je soutiendrai la profession dans ses discussions avec la grande distribution pour promouvoir la viande de porc d'origine française.

De son côté, la MSA a pris en compte les difficultés de la filière pour répartir l'enveloppe de 500 000 euros attribuée au titre de l'aide au paiement des cotisations sociales agricoles. Une enveloppe de 2 millions est également mobilisée pour satisfaire les demandes d'échéancier de paiement des chefs d'exploitations ou d'entreprises agricoles du secteur.

Enfin, nous étudions dans quelles conditions le Fonds d'allègement des charges pourrait être mobilisé afin d'apporter une aide supplémentaire à cette filière, qui en a bien besoin.

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