André Chassaigne s'associe à la question que je vais poser.
En n'inscrivant que 122 millions en crédits de paiement pour la PHAE, vous donnez un mauvais signe à notre agriculture de montagne. C'est sans doute la traduction nationale d'une politique européenne qui ne cesse de rogner sur les crédits du second pilier. Les dernières mesures d'éco-conditionnalité, qui vont encore réduire le nombre d'éleveurs éligibles à la PHAE 2, en sont la dramatique illustration. Que vont penser d'une telle aumône les éleveurs des bassins allaitants, eux qui s'échinent en permanence à améliorer la qualité des productions qui font la renommée de notre agriculture ?
Il y a, d'un côté, l'affichage du Grenelle de l'environnement sur la réduction des pesticides et le triplement de l'agriculture biologique, et de l'autre, votre politique qui, en sacrifiant la production herbagère, abandonne les territoires et se soumet au diktat de l'OMC.
Vous le savez, monsieur le ministre, nos agriculteurs et nos concitoyens sont attachés à la vie des territoires ruraux et à la qualité des produits. La revalorisation de la PHAE aurait une double signification : elle serait une reconnaissance de l'authenticité des productions et du travail effectué par nos éleveurs ; dans le même temps, elle serait une condamnation des importations abusives en provenance d'Argentine ou du Brésil, qui ne répondent à aucun cahier des charges. À quelques mois de la présidence française de l'Union européenne, l'orientation que vous allez donner à notre agriculture sera le signe d'une France audacieuse ou celui d'une France soumise.