Monsieur Leroy, si l'enseignement agricole doit aujourd'hui relever le défi de la formation, notamment celle des jeunes, il doit aussi contribuer à un effort collectif d'optimisation des moyens de l'État. Ainsi, en prévoyant de supprimer non pas 173 postes d'enseignant, comme vous l'affirmez, mais 74, le projet de loi ne fait que reprendre le ratio appliqué au ministère de l'éducation nationale.
La répartition de cet effort entre l'enseignement public et privé – 45 postes équivalents temps plein dans le public, contre 29 dans le privé – est proportionnelle au nombre d'enseignants de chacun des deux secteurs de l'enseignement agricole. L'équilibre n'est donc pas remis en cause, contrairement à ce que laissent entendre vos propos.
Ainsi l'enseignement agricole pourra mener à bien sa mission, qui est de renforcer la compétitivité de notre agriculture en formant les futurs actifs aux métiers de la production agricole, de l'agro-alimentaire, de la gestion des espaces naturels et de l'aménagement rural, mais aussi de contribuer à améliorer la qualification des jeunes et de réduire le nombre de ceux qui sortent du système scolaire sans qualification. Cette politique ambitieuse n'a de sens, dans un contexte maîtrisé des dépenses publiques, que si nous savons optimiser nos moyens. Nous le ferons en affirmant notre spécificité, notamment en ouvrant nos établissements sur le monde du travail et en garantissant aux élèves le suivi très personnalisé qui leur assure un taux d'insertion professionnelle de 85 %.
Quant au stage de six mois préalable à l'installation, j'ai souhaité, à la demande de la profession, que soit expérimentée une simplification du parcours d'acquisition des capacités professionnelles à l'installation, afin de mieux tenir compte des besoins réels de chacun plutôt que d'imposer la même chose à tous. Cette expérimentation se déroule dans cinq départements, dont le Pas-de-Calais, et nous tiendrons compte de ses résultats pour proposer en 2008 une éventuelle extension de ce dispositif.