Le département de la Loire a connu ces dernières années des plans sociaux très lourds. Si les PME ont résisté et réagi avec souplesse à la crise économique, un certain nombre de grands groupes internationaux, européens ou américains, n'ont pas hésité à supprimer d'un trait de plume des sites industriels au nom de la « rationalisation ». En engageant alors des plans sociaux extrêmement lourds – de 300 à 600 suppressions d'emplois –, ils espèrent réaliser des économies d'échelle à l'horizon de deux ou trois ans et sont donc disposés à consacrer beaucoup d'argent aux plans de sauvegarde de l'emploi.
Notre débat doit par conséquent être essentiellement centré sur la qualité des PSE. Dans ma circonscription, l'entreprise Jean Caby, qui fait partie du groupe espagnol Campofrio spécialisé dans la production de charcuteries, a fait l'objet d'un plan de sauvegarde. Rares sont les ouvriers, pour la plupart âgés de plus de 40 ans, qui ont accepté la mutation dans le Nord-Pas-de-Calais, où cette entreprise est également implantée. La mobilité géographique n'est pas une solution. Nous devons donc mettre l'accent sur les conventions de revitalisation industrielle, non seulement sur le territoire avoisinant le site mais sur le site lui-même, pour y recréer si possible de l'emploi industriel. Or si les aides à l'emploi se sont révélées utiles pour créer des emplois dans des PME, ce ne sont pas des emplois relevant des mêmes qualifications.
Lorsque plusieurs plans de sauvegarde de l'emploi surviennent sur un même territoire, l'État doit mutualiser les moyens en engageant des fonds communs destinés à recréer de l'activité.
Enfin, il faut proposer des formations de longue durée pour donner aux salariés les moins qualifiés des chances de reconversion professionnelle, ce qui exige parfois plus de deux ou trois ans.