À ma connaissance, cette organisation n'a pas présenté la situation dans les termes que vous avez employés.
Notre position est connue et claire ; je l'ai encore renouvelée ce matin au ministre marocain des affaires étrangères que j'ai reçu. Nous pensons que le Maroc a fait des efforts considérables, en proposant notamment un statut d'autonomie qui lui permet de se diriger vers ce que souhaitent les Nations unies. De nouvelles mesures viennent d'être prises par le gouvernement marocain pour assurer un suivi du respect des droits de l'homme sur ce territoire. Nous l'avons encouragé à aller de l'avant en lui disant que le statu quo n'était pas tenable et nous continuerons à soutenir les efforts du Maroc en ce sens.
Mme Ameline a rappelé que l'aide au développement était une action stratégique dans nos relations avec le sud de la Méditerranée. Elle a tout à fait raison. J'ai été très frappé, en Égypte, où j'étais il y a un mois, et cela a dû aussi beaucoup vous frapper en Tunisie, monsieur le président de la commission des affaires étrangères : les questions économiques conditionnent le succès de la transition démocratique. Quand un pays est confronté, comme l'Égypte, à la chute brutale de son tourisme, au recul des investissements, au retour des immigrés de Libye, ainsi qu'aux aspirations des peuples qui ont réalisé cette forme de révolution et souhaitent en tirer les bénéfices, on voit que les défis économiques sont majeurs. C'est la raison pour laquelle j'ai insisté tout à l'heure sur l'absolue nécessité pour l'Europe de s'engager fortement dans le soutien aux économies égyptienne et tunisienne ainsi que de tous les pays qui entreront dans ce processus de transition démocratique.
La Turquie a été évoquée par Mme Ameline et M. Garrigue. C'est un sujet majeur. Vous connaissez la position du Gouvernement, qui est aussi celle d'une très large majorité de l'Assemblée nationale. Nous devons développer avec la Turquie, partenaire proche et pays clé, des relations aussi étroites que possible. Je vous rappelle qu'elle était dans l'Union pour la Méditerranée. De même, j'aurais pu, perfidement, faire remarquer à M. Garrigue, qui n'aime guère l'OTAN, que la Turquie en est membre. C'est ce qui lui permet d'être un partenaire très actif : nous le voyons dans l'intervention en Libye en ce moment.
Nous avons demandé à Mme Ashton de relancer les relations entre l'Union européenne et la Turquie sur tous les sujets. Je souhaite pour ma part que nos relations avec ce grand pays soient aussi étroites que possible.