…et M. Dupré encore à l'instant, en concluant.
J'aime le lyrisme, monsieur Myard ! C'est pour cela que je vous en ai fait compliment.
Communauté de destin : Braudel a été cité, « notre mer », notre mère aussi, le berceau des grandes religions du Livre… On pourrait parler longtemps de ce thème, qui prend aujourd'hui une plus grande actualité que jamais.
Je suis très heureux d'avoir entendu les orateurs s'exprimer avec confiance et enthousiasme sur ce qui se passe au sud de la Méditerranée. C'est une révolution porteuse de promesses formidables. Il y a des risques, bien sûr, mais nous ne devons pas en avoir peur. Il faut nous engager le plus possible pour soutenir ces transitions.
Au-delà de cette large convergence de vues, je reviendrai sur quelques observations des uns et des autres
M. Vauzelle a parlé de ligne Maginot. Je souhaite à ce propos l'interroger : cela signifie-t-il que nous devons renoncer à lutter contre les trafics de migrants qui sont une nouvelle forme de traite humaine ? Je suis sûr qu'il répondra « non » à cette question. Il faut être très vigilant pour combattre cette immigration clandestine, avec tous les risques qu'elle comporte.
Je le rejoins cependant sur un point : nous ne construirons pas un mur en Méditerranée. Partout où des murs ont été construits, cela a été un échec. La vraie solution est dans la réduction des inégalités de développement entre le Nord et le Sud, dans la capacité qui sera la nôtre de donner à cette extraordinaire jeunesse de l'Égypte, de la Tunisie et de tous les autres pays du Sud des chances de rester sur ses terres pour y jouir de la liberté à laquelle elle aspire, mais aussi pour y travailler et y trouver un développement à la mesure de ses ambitions.
De ce point de vue – je l'ai dit dans mon discours –, certaines formes de migration, les migrations circulaires, doivent être encouragées, car elles permettent à des jeunes du Sud de se former au Nord et de repartir ensuite chez eux pour faire profiter leurs pays de l'expérience qu'ils ont acquise.
M. Vauzelle a craint que je ne sois un peu trop incisif à son égard et que je lui dise qu'il réinventait l'Union pour la Méditerranée. Je ne le dirai donc pas. Toutefois, sa Conférence sur la sécurité et la coopération en Méditerranée reprend beaucoup des idées qui sont au coeur du concept d'Union pour la Méditerranée, par exemple l'implication des collectivités décentralisées. J'ai comme vous, monsieur Vauzelle, une expérience d'élu local et je crois beaucoup à la coopération décentralisée. J'ai même eu l'audace, un jour, d'affirmer que Bordeaux était une ville méditerranéenne et qu'elle devait donc s'engager dans les différentes associations. C'est en tout cas une ville latine.
M. Lecoq a évoqué avec beaucoup de sévérité ce qui se passe au Maroc. Je ne connais aucun rapport d'aucune ONG internationale sérieuse qui ait fait état de violations des droits de l'homme au Sahara occidental telles qu'il les a présentées.