Les missions locales, qui accueillent aujourd'hui 1 million de jeunes chaque année, prendront toute leur part dans l'accompagnement vers l'apprentissage.
L'article 37 de la loi impose une évaluation de leurs résultats, ce qui est normal. C'est d'ailleurs déjà le cas dans le cadre des CPO, et les rapports de l'IGAS et de l'IGF remis il y a quelques mois étaient très positifs sur leur action.
La logique de la performance ne doit toutefois pas occulter l'accompagnement des jeunes les plus en difficulté, ce qui inclut le logement et la santé. Or l'on sait fort bien que s'occuper des jeunes les plus éloignés de l'emploi n'est pas une mission facile.
En ce qui concerne le contrat d'apprentissage, j'ai demandé pour ma part aux missions locales que nous puissions atteindre le nombre de 50 000 contrats en 2011. Ainsi, nous plaçons la barre assez haut, mais nous allons renforcer les actions de partenariat, que ce soit avec les branches professionnelles – métiers de la propreté, de l'hôtellerie ou de l'automobile – ou avec les chambres consulaires, par le biais des conventions que nous avons passées avec l'APCM ou l'ACFCI au niveau national.
Encore faut-il que, sur le territoire, les missions locales soient réellement considérées comme des guichets uniques et que les développeurs de l'alternance acceptent de mieux prendre en compte les CV des jeunes qu'elles leur transmettent. Faciliter l'accès à l'apprentissage des jeunes peu ou faiblement qualifiés, c'est là le véritable défi qu'il nous faut relever dans les mois et les années qui viennent.
Il faut aussi rendre plus accessible l'offre de contrats en alternance, en d'autres termes mieux coordonner sur le terrain l'action des équipes des missions locales, qui accompagnent les jeunes, et celles des professionnels de l'entreprise.
Lors des dixièmes rencontres des missions locales, qui se sont déroulées à Bercy à la fin de l'année dernière, nous avons développé des propositions qui vous sont parvenues. Vous les connaissez, madame la ministre. Votre cabinet et vos collaborateurs les ont bien sûr prises en compte, et je les en remercie, mais, sans y revenir, j'insisterai sur la nécessité de tenir compte des bonnes pratiques : qu'elles soient menées avec les communes ou les régions, il faut tenter de retenir celles qui sont fructueuses. Je pense notamment à celles qui apportent des aides spécifiques pour les jeunes de familles modestes qui rencontrent des difficultés pour se loger ou se déplacer – ne faudrait-il pas créer des aides sociales pour les apprentis ? Je pense aussi au repérage des jeunes qui peuvent se destiner à l'apprentissage ou au repérage des entreprises, à la mise en contact des jeunes en attente avec des jeunes intégrés dans le monde professionnel pour qu'ils puissent communiquer.