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Intervention de Olivier Dussopt

Réunion du 30 mars 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Éducation nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Dussopt :

Ma question s'adresse à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, et j'y associe mon collègue de la Creuse, Michel Vergnier.

Hier, monsieur le ministre, vous avez affirmé devant nous, sans rire, que votre ministère allait créer 17 000 emplois et serait le premier recruteur de France cette année. C'est loin de la réalité, car l'éducation nationale sera en fait le premier « licencieur » de France, si vous me passez l'expression, avec la suppression de 16 000 postes.

Quand vous parlez de la situation de votre ministère, nous avons le sentiment que vous succombez au syndrome des villages Potemkine : tout irait bien dans le meilleur des mondes. On se demande si vous vous moquez de nous seulement ou de l'ensemble de nos concitoyens ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

En réalité, vous avez attendu que les élections soient passées pour annoncer la carte scolaire et, département après département, nous apprenons les projets de suppression de classes et de postes. En Ardèche, par exemple, avec le même nombre d'élèves, nous allons perdre entre quinze et vingt postes, soit autant de classes fermées.

Partout, nous rencontrons aussi des parents qui s'inquiètent que les enseignants de leurs enfants ne soient pas remplacés. Vous ne pouvez pas nous dire que ce n'est pas une question de moyens, car nous savons que vos services ont recours aux maîtres remplaçants pour remplacer les postes que vous avez supprimés dans les classes depuis plusieurs années.

Autre exemple : vous annoncez que tout est fait pour l'encadrement et l'accompagnement des enfants en difficulté, mais dans le même temps votre gouvernement réduit le nombre d'emplois aidés par rapport à 2010, interdit leur renouvellement et raccourcit leur durée.

Vous dites que la lutte contre le décrochage scolaire est une priorité, mais, là encore, l'État réduit les crédits pour les programmes de réussite éducative. Dans ma ville, à Annonay, c'est par exemple une baisse de 15 %, soit la suppression d'un poste d'animateur.

Nous savons tous, et vous le savez aussi, que la lutte contre le décrochage mérite mieux que deux heures de soutien personnalisé. Elle mérite un véritable accompagnement tout au long de la scolarité, commencé le plus tôt possible, pour rétablir un semblant d'égalité des chances. Elle mérite aussi d'aider les familles en difficulté. Or on voit baisser de 12 % les crédits affectés aux contrats urbains de cohésion sociale.

Monsieur le ministre, l'école souffre de vos décisions et de celles de tout le gouvernement. À l'approche des comités techniques paritaires dans les départements, allez-vous renoncer aux suppressions de postes et rendre à l'éducation nationale les moyens d'agir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe GDR.)

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