Monsieur le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, les dégâts infligés à la centrale de Fukushima au Japon par le tsunami du 11 mars dernier ont tourné à la catastrophe nucléaire de grande ampleur.
Après une première phase où la priorité était naturellement de porter secours aux populations, l'urgence absolue était de maîtriser la situation dans la centrale. Et, concernant cette situation, on a du mal à y voir clair ! Nous savons cependant que, sur le site de Fukushima, il y a six réacteurs nucléaires, dont trois étaient à l'arrêt avant les événements. Les trois autres ont été mis en arrêt d'urgence lors du séisme et du tsunami. Depuis, faute d'alimentation électrique, les circuits habituels de refroidissement ne fonctionnent pas. Le coeur des réacteurs 1, 2 et 3, c'est-à-dire le combustible nucléaire, s'est fortement dégradé. Rien ne permet actuellement de savoir quel est le niveau exact de fusion.
À cette situation, s'ajoute le fait que, pour refroidir les installations, des milliers de mètres cubes d'eau ont été déversés. Cette eau s'est accumulée et il y a maintenant des flaques qui peuvent atteindre un mètre de haut et qui sont extrêmement radioactives.
Apparemment, le point de non-retour, c'est-à-dire celui où le coeur de chaque réacteur fondrait, n'est pas encore atteint. Mais manifestement, TEPCO est complètement dépassé par la situation. Ainsi, son PDG a totalement disparu de la circulation en pleine crise et n'est plus apparu en public depuis le 13 mars dernier ! Le gouvernement japonais lui-même semble complètement dépassé. Nous sommes donc tous convaincus que la situation est extrêmement grave et que la menace nucléaire perdurera des dizaines d'années autour de la centrale.
Par conséquent, monsieur le ministre, alors que des experts d'AREVA et du CEA arrivent à Tokyo, pouvez-vous nous fournir une évaluation précise de la situation à Fukushima et des risques encourus par le Japon et par la planète dans son ensemble ?
Pouvez-vous, enfin, alors que le Président de la République se rendra au Japon demain, nous indiquer les solutions envisagées pour tenter de reprendre le contrôle de la situation ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur quelques bancs du groupe UMP.)