Je vois, dans ces résultats, beaucoup de sources de difficultés pour la gauche. J'ai évoqué hier un ou deux points sur lesquels il faudra trancher et dont nous aurons l'occasion de débattre à l'avenir.
Je veux ensuite répondre très précisément sur la question des coupures.
Aux termes du décret, tout foyer qui éprouve des difficultés à régler ses fournisseurs d'énergie peut saisir, en vue d'une aide, le fonds de solidarité pour le logement. Tant que le FSL n'a pas statué, l'électricité ou le gaz ne peuvent pas être coupés.
Plus globalement – et cela fait trente ans que c'est ainsi –tous les gouvernements successifs confondus, de gauche et de droite, ont cherché à privilégier la sécurité des approvisionnements. Pendant longtemps, cela a été la préoccupation principale. Les contrats étaient donc fondés sur le prix du pétrole, c'est-à-dire que le prix du pétrole dictait celui du gaz. Depuis quelques années, nous assistons à un phénomène nouveau : le prix du gaz est déconnecté du prix du pétrole. C'est ce qu'on appelle le marché spot du gaz.
Que faisait GDF ? Que fait GDF-Suez maintenant ? Nous leur demandons de renégocier ces contrats, c'est-à-dire de découpler le prix du pétrole du prix du gaz. Vous vous doutez bien qu'on ne casse pas en quelques jours un contrat de long terme, passé pour vingt ans ou plus. C'est pourtant ce à quoi s'emploie GDF-Suez.