Je souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur un sujet qui fait écho à la question de mon collègue Vincent Descoeur : les inquiétudes des enseignants concernant les moyens mis à leur disposition pour assurer le service public d'éducation dans la cité scolaire du Couserans à Saint-Girons.
Je souhaite notamment affiner l'analyse des conséquences d'une dotation globale horaire en forte diminution – de 15,5 heurespostes pour le lycée et 34 heurespostes pour le collège – qui fait peser à terme de sérieuses menaces sur l'avenir de cet établissement. Le fait que cette DGH ait été acceptée en conseil d'administration par sept voix contre cinq et des abstentions, après un vote à bulletins secrets, ne change rien au problème posé. La communauté éducative, en prise directe avec la réalité de l'organisation des cours, y est fermement opposée.
En effet, l'application de ces modifications est inquiétante. Les chiffres font ainsi apparaître que, pour l'année scolaire 2010-2011, il y a quatorze divisions pour 363 élèves, alors que, pour 2011-2012, il n'y aura plus que treize divisions pour 378 élèves, c'est-à-dire une division de moins pour 35 élèves de plus, sans compter ceux que les professeurs appellent « les escamotés », opération savamment calculée pour rendre la DGH présentable, du moins en apparence car, en réalité, elle ne trompe pas grand monde.
Il est recommandé d'entrer dans le détail – c'est toujours là que se cache le diable – puisque les analyses globales glissent sur les murs du ministère comme l'eau sur une toile cirée.
Le niveau 1 perd une division. Les heures de français sont sauvées au détriment de l'éducation physique et sportive ; ce n'est pas acceptable. Il n'y a pas d'heure de maths pour les élèves de « L » et l'on espère qu'aucun d'entre eux ne fera ce choix, pourtant classé prioritaire dans le cadre de la réforme du lycée. L'option latin est supprimée, celle d'EPS aussi en seconde. Les travaux personnalisés encadrés sont réduits, tout comme l'accompagnement personnalisé. Et ce sont finalement les heures d'EPS qui servent de variable d'ajustement.
Au niveau 3, alors que l'établissement prévoit 143 élèves et cinq divisions, l'inspection d'académie de l'Ariège, pillée par la sinistre RGPP, réduit les prévisions à 137 élèves, avec seulement quatre divisions.
Au niveau terminale, il n'y a pas de place pour un seul redoublant de « TS ». Donc, il est interdit d'échouer au bac ou bien de venir habiter à Saint-Girons…
Je résume : quelques escamotages d'élèves en seconde, plus la non-prise en compte d'éventuels redoublants de terminale, rendent possible cette baisse de DGH – toujours en apparence.
Les enseignants sont amers, les élus sont en colère et les élèves de Saint-Girons – ville que vous connaissez bien, madame la secrétaire d'État – seront les victimes de la politique systématique de suppression de postes. Ceux qui doivent assumer de telles erreurs ne sont ni les chefs d'établissement, ni les inspecteurs d'académie ; c'est le ministère qui doit endosser l'entière responsabilité de cet appauvrissement du système scolaire dans le second degré.
Je n'ai pas souhaité employer de grandes phrases, je me suis contenté de témoigner de la situation par des chiffres précis qui prouvent que, dans votre département ministériel, la comptabilité passe devant l'humain.
Madame la secrétaire d'État, je vous demande donc d'arrêter cette machine infernale avant qu'il ne soit trop tard.