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Intervention de Jean-Louis Schilansky

Réunion du 23 mars 2011 à 10h15
Commission des affaires économiques

Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières :

C'est vrai, avec l'aide du Comité professionnel des carburants. Cela dit, il n'y aura pas de solution globale, il faudra trouver des solutions au cas par cas. Outre les stations automatiques, on peut penser à des points de vente dont l'équilibre financier serait obtenu par le rassemblement de plusieurs activités. En tout cas, c'est un problème très difficile à résoudre.

S'agissant de la situation du port de Marseille, elle est pour nous – je le dis clairement – insupportable. Les grèves à répétition ont coûté des dizaines, voire des centaines de millions d'euros. C'est un désavantage compétitif pour le raffinage français. Nous souhaitons profondément une normalisation de la situation, d'autant que le port de Marseille alimente plus de 40 % de l'approvisionnement français. Nous travaillons beaucoup avec les autorités à la privatisation partielle du port, en espérant ainsi résoudre la très grande difficulté qu'il nous cause.

La question de ce que j'appellerai les hydrocarbures de roche – gaz et huile de schiste – est très délicate et émotionnelle.

Plusieurs compagnies ont détecté en France un potentiel géologique de production d'huile et de gaz de schiste : essentiellement en région parisienne pour l'huile ; dans le Sud-Est de la France – près du Rhône, dans la région de Montélimar notamment – pour le gaz. L'obtention de permis par ces compagnies a créé une émotion considérable étant donné les dommages que l'exploitation de ces hydrocarbures pourrait causer à l'environnement. Certes, nous ne nions pas l'existence de difficultés, mais les risques environnementaux nous semblent exagérés : je crois pouvoir dire qu'ils sont maîtrisables.

Ce que nous demandons aujourd'hui, et qui nous paraît essentiel, c'est de pouvoir explorer, forer – de façon traditionnelle comme à l'habitude, c'est-à-dire sans faire courir un risque environnemental –, pour évaluer le potentiel. Aujourd'hui, on se jette à la figure des anathèmes, alors même que nous ignorons si la géologie offre ou non un potentiel. Une fois celui-ci déterminé, nous définirons avec les pouvoirs publics et tous ceux qui sont concernés les conditions acceptables de son exploitation. Il est hors de question de détruire l'environnement !

Une image épouvantable est injustement projetée de ce qui s'est passé aux États-Unis. En réalité, il y a là un bouleversement de la donne énergétique, non seulement aux États-Unis mais aussi dans le monde. Si la géologie en France est favorable, il serait dommage de se priver des ressources qu'elle pourrait offrir sans même les avoir vérifiées. C'est le seul message que je veux délivrer aujourd'hui. Je dis simplement « donnez-nous la permission de regarder ».

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