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Intervention de Jean-Louis Gagnaire

Réunion du 23 mars 2011 à 10h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Gagnaire :

On ne peut pas laisser dire que l'augmentation du prix des carburants est liée à celle de la part régionale de la TIPP. À cet égard, la présentation que vous nous avez faite me semble un peu spécieuse. Sachons de quoi nous parlons ! Pour la région Rhône-Alpes, où la part variable est la plus élevée, son montant représente 1,77 centime d'euro par litre de gazole et 1,15 centime d'euros par litre d'essence. Or une « petite musique » se fait entendre depuis quelques mois pour expliquer que la responsabilité de la hausse du prix des carburants incombe aux régions. Je rappelle tout de même que deux d'entre elles ont choisi de ne pas utiliser la part variable de la TIPP. Quant aux autres, elles y sont contraintes en raison des transferts de charges auxquels elles doivent faire face.

J'ai bien compris qu'il n'existe aucune corrélation entre le prix des carburants et celui du baril de pétrole, et qu'il y a des décalages dans le temps – les graphiques qui figurent dans la brochure que vous nous avez donnée le démontrent. D'ailleurs, alors que le prix du baril n'a pas atteint le sommet que nous avons connu il y a quelques années, le prix des carburants est aujourd'hui aussi élevé qu'il l'était à l'époque.

Vous nous avez indiqué que les marges brutes de distribution étaient plus faibles en France que dans les autres pays. Cependant, le prix des carburants est chez nous beaucoup plus élevé. En outre, notre réseau de distribution – plusieurs collègues l'ont déjà dit – est le plus défaillant : certaines zones sont désormais privées de stations services, pourtant presque toutes automatisées, ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays. Quels sont les prix pratiqués chez nos voisins ? Avec des marges aussi minces, nous devrions bénéficier en France du meilleur réseau et des prix les plus bas ; or, nous connaissons la situation exactement inverse.

La part prise par les grandes surfaces est devenue inquiétante : le territoire n'est plus couvert, des zones entières ont été délaissées et souffrent d'une véritable pénurie. Les zones urbaines sont à peine avantagées par rapport aux zones rurales : il faut parfois parcourir de nombreux kilomètres pour trouver une station ouverte. Même les stations automatiques se sont raréfiées.

En un mot, les Français ne comprennent pas comment se forme le prix des carburants.

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