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Intervention de Michel Boyon

Réunion du 15 mars 2011 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel :

Nous sommes très heureux de venir vous parler, une nouvelle fois, de la télévision numérique terrestre. Sans revenir sur ce que nous avons pu dire, depuis deux ou trois ans, sur les bienfaits et mérites de la TNT, ni sur les grandes lignes de sa généralisation, qui s'accompagne de l'extinction de la diffusion analogique, nous nous proposons de faire rapidement le point sur la situation actuelle et sur les quelques secteurs où il subsiste des difficultés d'ajustement.

Il faut savoir de temps en temps reconnaître ce qui va bien : pour ce qui est de la généralisation de la TNT, la situation actuelle est assez positive. Selon la loi, tous les Français doivent pouvoir accéder à la télévision numérique, et 95 % d'entre eux doivent pouvoir bénéficier de la TNT ; ce second objectif devrait être largement atteint : selon nos évaluations, un taux de 96 % de réception terrestre des chaînes de télévision devrait être dépassé – et il est possible que nous ayons d'autres bonnes surprises dans les mois qui nous séparent de l'arrêt de la diffusion analogique, à la fin de l'année 2011. Le CSA est très fier d'avoir pris des dispositions pour assurer en outre un rééquilibrage entre les territoires, notamment en fixant un taux minimum de couverture au niveau départemental.

Depuis le passage à la TNT en Île-de-France, plus de 66 % de nos concitoyens reçoivent la télévision par la voie numérique et ne peuvent plus y accéder par la voie analogique. Autrement dit, le « basculement », ou passage au tout numérique, est effectué pour deux Français sur trois. Hommage doit être rendu à tous ceux qui ont travaillé sur ce sujet : Alain Méar et Emmanuel Gabla, auquel a succédé Nicolas About, et plus généralement aux services du CSA, en particulier la direction des technologies ; Louis de Broissia et Olivier Gerolami et les équipes du GIP France Télé Numérique, aussi bien pour ce qui a été fait en matière d'information et de communication à destination du public que pour les actions d'accompagnement sur le terrain, sans lesquelles nous n'aurions pas obtenu une telle adhésion du public.

Aujourd'hui le processus est tout à fait maîtrisé sur le plan technique : la mise en service des émetteurs numériques peut parfois nécessiter des petits réglages, mais les éventuels problèmes ne durent en général pas plus de 24 ou 48 heures. Les quelques zones où la TNT n'arrive pas sont celles où c'était prévu et où les modes de réception alternatifs que sont le câble, l'ADSL et, surtout, le satellite sont parfaitement au point.

L'accompagnement sur le terrain a été une grande réussite, grâce à la forte mobilisation des partenaires auxquels le GIP a fait appel, qu'il s'agisse de La Poste ou de sociétés privées, mais aussi de bénévoles, notamment des centres communaux d'action sociale, qui ont eu un rôle très efficace, en particulier auprès des personnes âgées, isolées ou handicapées.

La lutte contre la fracture numérique, solennellement réaffirmée par la loi du 17 décembre 2009, et la lutte contre la fracture sociale dans le domaine audiovisuel sont donc en marche ; les objectifs fixés seront atteints.

L'audience des nouvelles chaînes de la TNT – les « nouveaux entrants » – représente aujourd'hui entre 21 et 22 % de l'audience totale de la télévision. Cela signifie que la TNT répondait à une attente : ce n'est pas rien que de conquérir plus de 20 % de l'audience en cinq ans, alors même que les foyers étaient loin d'être équipés. On pourrait certes débattre de la qualité des programmes – éternelle question –, mais ce résultat est plutôt encourageant.

Il reste encore 10 régions sur 24 – au sens de France 3, non au sens administratif du terme – à faire passer au tout numérique d'ici à la fin de l'année, au rythme moyen de deux régions par mois. Nous devons, pour cela, activer 590 émetteurs, essentiellement par l'intermédiaire de TDF, mais aussi en faisant appel à d'autres entreprises appartenant à la filière technique de la diffusion. Les zones de montagne constituent un cas particulier auquel le CSA a toujours été très attentif – ce qui l'a conduit à créer le correctif départemental.

Comme le CSA l'a toujours indiqué, 150 000 foyers ne pourront pas accéder à la TNT, pour des raisons tenant à la géographie, au relief et parfois à l'éparpillement démographique. Il faut toutefois préciser que 90 000 de ces foyers sont situés dans des zones de montagne, où les taux de progression de la couverture par la voie hertzienne terrestre sont les plus élevés, grâce à la mise en place d'émetteurs plus puissants.

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