Monsieur le président-directeur général de l'IFREMER, quelles sont les ressources mobilisables à Wallis-et-Futuna, sachant qu'il n'y a pas si longtemps, on pêchait encore à la dynamite dans le lagon ?
Nous avons encore peu de parcs marins et d'espaces maritimes protégés. Et certains sont plus menacés par la terre qu'ils entourent que par d'éventuels prédateurs maritimes. Ainsi, à Mayotte, l'absence d'assainissement en amont est une réelle source de préoccupation. Faute d'équipements de traitement des déchets, faute de protection de certaines aires particulièrement fragiles et riches en biodiversité comme les mangroves, le développement des collectivités locales risque de tuer le lagon. Je ne prendrai que l'exemple du sentier de découverte de la Petite Terre à Mayotte, que le Conservatoire du littoral a jugé intelligent de construire en béton alors que, partout ailleurs, on fabrique des passerelles en bois imputrescible. On voit que l'éducation de certains responsables reste à faire. Certaines pratiques sportives comme le scooter des mers font également des dégâts considérables.
De même, il convient de protéger certaines espèces comme le drongo de Mayotte, dont la population se raréfie, si nous voulons éviter qu'il ne devienne le prochain « dodo » de l'océan Indien.
Je terminerai par une préconisation. L'éducation au respect de la biodiversité et la sensibilisation de la jeunesse sont indispensables. Nous avons institué ici même à la quasi-unanimité, il y a un an, le service civique, financé par l'État et dont les établissements publics peuvent bénéficier : des missions de service civique en faveur de la biodiversité marine permettraient certainement aux jeunes vivant dans les régions du littoral de mieux s'approprier ce patrimoine qu'il convient de protéger.