C'est la deuxième fois, en deux semaines, qu'un débat sur la mer est organisé : le discours du Havre du Président de la République et le Grenelle de la mer semblent donc porter leurs fruits, ce dont je me réjouis.
Il est vrai que les 11 millions de kilomètres carrés sur lesquels s'étend notre souveraineté représentent une richesse, mais aussi une très lourde responsabilité. Dans la mesure où une quinzaine de ministères sont concernés par les problèmes relatifs à la mer, il se pose un problème de coordination entre l'action du ministère de l'écologie, du secrétariat général de la mer et des autres administrations.
Par ailleurs, le développement durable, l'écologie, la protection de la biodiversité sont des sujets importants, mais il ne faut pas oublier pour autant les questions sociales et économiques, sans quoi on ne parviendra jamais à des politiques équilibrées.
Je suis de ceux qui pensent que l'avenir de la terre est en mer : beaucoup de choses restent à faire concernant ce « septième continent ». Mais quel peut être le potentiel de la recherche ? Nous risquons de manquer de moyens pour défricher un territoire aussi immense : ne serait-il donc pas nécessaire de fédérer les énergies, notamment au niveau européen ? Quelle stratégie pourrait-on adopter pour améliorer nos connaissances fondamentales et développer des applications pratiques, par exemple dans le secteur de la pharmacologie, cité par mon collègue ?
Enfin, la question de la gouvernance est fondamentale. La gestion intégrée des zones côtières implique de faire vivre ensemble des personnes ayant des intérêts différents, voire divergents. Il convient donc de savoir qui décide. L'installation du Conseil national de la mer et des littoraux et des conseils de façades et de bassin devrait être l'occasion d'une réflexion sur la concertation – dans l'esprit du Grenelle et de ses cinq collèges –, mais aussi sur la mise en place d'un comité de pilotage regroupant les décideurs et les financeurs, sans quoi la cacophonie qui risquerait de régner nous empêcherait d'atteindre les objectifs fixés.
Nous devons garder à l'esprit que la protection de l'environnement est vitale. Et en matière de biodiversité, les professionnels, notamment les pêcheurs, ont déjà pris position : le sujet les intéresse, parce qu'ils savent que si le poisson disparaît, leur métier mourra. La question, désormais, est donc de savoir comment effectuer des observations et les partager – car une observation non partagée est inutile.