Rêvons un peu !
Dire que nous voulons organiser, en 2018, les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver à la montagne peut paraître une plaisanterie. Loin s'en faut, car c'est une des très grandes forces de notre projet que de vouloir accueillir, à Annecy et à Chamonix, des compétitions de sports d'hiver, de glace et de neige, dans un cadre adapté pour cela, ce qui n'a pas été le cas depuis plusieurs olympiades d'hiver.
Ce projet – c'est une autre de ses grandes forces – bénéficie du soutien total de nos champions olympiques, de grands athlètes nationaux, mais aussi internationaux. En effet, les champions ne sont pas simplement là pour faire bon effet sur les brochures ou à la télévision : ils ont participé très étroitement à la conception des sites, ceux de compétition comme ceux de célébration. Cela se sait dans le monde entier et nous vaut le soutien de très nombreux athlètes, qui veulent que nous obtenions les Jeux d'hiver de 2018.
L'aspect environnemental est également très important : le changement climatique affecte aussi la montagne, et il faut aujourd'hui penser la montagne du XXIe siècle et les stations de sports d'hiver du futur. Les Jeux pourraient être l'occasion d'accélérer la nécessaire mutation de nos stations et de nos montagnes pour que les sports et le tourisme d'hiver soient encore plus respectueux de l'environnement qu'ils ne le sont aujourd'hui.
Le 10 janvier dernier, l'association loi de 1901 qui portait le projet de candidature est devenue le groupement d'intérêt public « Annecy 2018 ». Le comité directeur, qui en est l'organe décisionnel, m'a le même jour nommé président tandis que Pierre Mirabaud devenait directeur général. Siègent également à ce comité des représentants de ceux que j'appellerai les « fondateurs » du projet – Comité national olympique et sportif français (CNOSF), État, villes d'Annecy et de Chamonix, région Rhône-Alpes, conseil général de Haute-Savoie –, mais aussi des acteurs économiques, des athlètes et un certain nombre de personnalités, en particulier Gérard Masson, président de la Fédération handisport. C'est au sein de ce comité directeur, qui se réunit régulièrement, que se prennent les grandes décisions pour que tout soit fait pour que nous l'emportions à Durban en juillet prochain.
C'est également le 10 janvier que l'équipe qui a énormément travaillé depuis des mois sur le dossier extrêmement bien fait de candidature l'a déposé auprès du CIO, à Lausanne.
Nous avons ensuite été la première ville candidate à recevoir la visite de la commission d'évaluation du CIO afin d'évaluer notre candidature sur 17 sujets aussi divers que les transports, la sécurité, l'hébergement, les villages olympiques, les centres médias, les sites de compétition et de célébration, la météo, etc. Nous avons ainsi été auditionnés, lors de 17 grands oraux d'une heure et demie, par 14 membres du CIO et par des experts, et tout s'est très bien passé. Nous avons bénéficié d'une météo fantastique lors des visites des sites : le lac d'Annecy et le Mont-Blanc étaient plus beaux que jamais, La Clusaz, le Grand-Bornand, le Semnoz étaient sublimes ! Les membres de la délégation se sont montrés admiratifs non seulement devant la beauté de notre territoire, mais aussi devant notre préparation, notre professionnalisme – de nombreux membres de la commission d'évaluation étant anglo-saxons, nous nous sommes efforcés de parler anglais aussi souvent que possible –, et devant l'implication sans précédent des grands athlètes lors des visites comme des présentations magistrales.
La visite s'est également très bien passée grâce au soutien des membres français du CIO, du CNOSF et des pouvoirs publics, dont la présence attestait que les grands services publics français en matière de santé, de sécurité, de transports, qui font l'admiration du monde entier, seront au rendez-vous des Jeux olympiques. Les ministres qui ont la charge de ces services étaient là, et il est tout particulièrement heureux que le Premier ministre ait accueilli la délégation et que le Président de la République l'ait saluée avant son départ, montrant ainsi que l'ensemble de la population française est derrière notre candidature.
Les réactions favorables de la commission d'évaluation ont été perceptibles et les médias se sont également montrés plutôt positifs, ce qui était heureux après les quelques difficultés de gouvernance que nous avons connues en décembre dernier.
Ainsi, le projet de candidature Annecy 2018 est de nouveau dans la course et, même si nous ne sommes toujours pas les favoris, il a toutes ses chances face aux deux autres villes candidates : Munich et Pyeongchang. Une agence internationale place aujourd'hui même les trois candidatures dans un mouchoir de poche. Nous pouvons gagner et nous allons tout faire pour cela !
Parce qu'il est très important que la population s'associe à la candidature, nous allons continuer à animer notre beau territoire, dont je salue les élus, en particulier Lionel Tardy.
Au-delà, nous devons l'emporter lors d'une élection à laquelle participent 104 membres du CIO, venant du monde entier. Il nous faut donc tous les rencontrer pour leur présenter nos arguments et les forces de notre candidature ; leur expliquer pourquoi nous voulons les Jeux à Annecy ; pourquoi cela serait bien pour notre territoire et pour notre pays, mais aussi pour la famille olympique et pour le monde. C'est surtout à cette dernière grande question que nous devons être capables de bien répondre.
Nous sommes aujourd'hui engagés dans ce « road show » et nous avons déjà commencé à rencontrer les membres du CIO. Certains sont des amis de la France, en particulier en Afrique francophone ; d'autres sont proches de nous pour diverses raisons, par exemple parce que nous les avons aidés à obtenir les Jeux à Sotchi ou à Rio. Claude Bébéar me disait hier que beaucoup des membres du CIO sont les mêmes que lors des candidatures françaises de 2001 et de 2005 ; il avait alors tissé des relations amicales avec certains d'entre eux et il va nous aider au cours de cette phase.
Nous allons aussi participer à un certain nombre de grands événements qui sont autant d'étapes sur la route de la candidature. Ainsi, nous présenterons le projet lors de la réunion des comités nationaux olympiques d'Océanie qui se tiendra à Nouméa le 26 mars. Nous serons également à Londres, du 3 au 8 avril, à l'occasion de SportAccord, cette convention de toutes les fédérations sportives internationales qui est un peu le Davos du sport. Notre présence à cette manifestation est d'autant plus importante que le bureau exécutif du CIO tiendra à cette occasion une session de deux jours.
Un événement encore plus important pour nous se déroulera à Lausanne du 17 au 19 mai où tous les membres du CIO seront présents, une semaine après la publication du rapport de la commission d'évaluation sur les points forts et les faiblesses éventuelles des trois candidatures. Nous ferons à cette occasion une présentation de 45 minutes, suivie de questions pendant la même durée. Nous espérons pouvoir convaincre, comme Rio l'avait fait lors d'une réunion analogue.
Nous participerons ensuite, le 27 juin, à la réunion des comités nationaux olympiques d'Afrique.
Enfin, c'est à Durban que le vote final interviendra le 6 juillet. Nous serons bien évidemment présents, d'autant qu'il sera encore possible de rencontrer individuellement les membres du CIO, ce dont nous ne nous priverons pas.