…et payés, en effet, en fonction des prétendus résultats sécuritaires qu'ils devraient obtenir.
Quel est aujourd'hui le préfet qui va assumer la responsabilité de prendre un risque, alors même que sa connaissance en la matière est très relative, ce que, très sincèrement, on ne peut pas lui reprocher ?
Tout le projet de loi, compte tenu du contexte dans lequel il a été élaboré, repose sur l'idée qu'il faut enfermer les gens dangereux, c'est-à-dire les schizophrènes et autres malades mentaux. Ce qui explique que nous allons nous retrouver face à des problèmes d'organisation du système de soins terribles, sans parler des atteintes aux libertés individuelles, même si l'on n'aura pas à rendre de comptes avant trois ou quatre ans.
Hier, on m'a dit que mes propos étaient outranciers, mais nous arrivons là au coeur du problème. Pensez-vous sincèrement qu'il n'y a pas de risque que des autorités administratives soient amenées à prendre des décisions « de précaution », dit-on, qui feront que des individus parfaitement aptes à être intégrés dans la société se trouveront enfermés ? On en voit sans arrêt des exemples dans la presse – mais je sais que vous allez me dire qu'il ne faut pas forcément s'y fier.