J'entends souligner à quel point j'ai été intéressé par l'exposé de M. Préel. Au-delà de la seule question sémantique, c'est presque de philosophie qu'il est question. Nous souhaitons tous que les personnes atteintes de troubles psychiques – qui peuvent durer des années voire toute une vie, depuis l'adolescence jusqu'à un âge très avancé – puissent devenir de plus en plus autonomes, libres, même si cela est compliqué.
Je suis d'accord avec Mme la ministre : nous savons bien que 85 % des soins en psychiatrie sont réalisés en dehors des structures hospitalières. Arrêtons un faux débat : nous ne sommes pas favorables à l'idée d'hospitaliser tout le monde mais à l'idée qu'il faut donner à l'hôpital et aux centres médico-psychologiques des moyens supplémentaires, ô combien nécessaires.
Il faut en effet trois mois, en moyenne, pour obtenir un rendez-vous avec un psychiatre dans un CMP et six mois quand il s'agit d'enfants ou d'adolescents qui ne vont pas bien. Songez aux adolescents qui menacent de se suicider – du fait d'une crise d'adolescence ou de raisons profondes : ce ne sont pas les parents, ce ne sont même pas les généralistes qui peuvent le détecter mais le pédopsychiatre auprès duquel, j'y insiste, on ne peut obtenir de rendez-vous que dans un délai de six mois en moyenne.