Le Conseil européen évoquera aussi la situation dans le monde arabe. Le ministre a évoqué la Méditerranée, mais c'est bien du monde arabe qu'il s'agit, à deux exceptions près, que je n'évoquerai pas. Il faut souhaiter que ce Conseil marque une étape décisive dans la volonté de l'Union européenne de porter son regard et ses efforts vers cet espace politique.
Tout d'abord parce que le monde arabe constitue notre voisinage immédiat. De fait, cette zone devrait être la priorité diplomatique de l'Union européenne et de la France.
Ensuite, les peuples arabes attendent beaucoup de l'Union européenne dans tous les domaines, même au-delà de l'économie. Leur regard est naturellement porté vers nous quoi qu'ils en aient.
Enfin, la France exerce en la matière un leadership naturel en Europe. Pourvu qu'elle le veuille, nous attendons qu'elle réaffirme la nécessité d'une politique française à l'égard du Sud et, disons-le franchement, d'une politique arabe de la France, à la fois conforme à ses traditions et moderne dans sa définition.
Monsieur le ministre d'État, devant la commission des affaires étrangères et à la tribune, vous avez parlé du malheureux dossier libyen dans des termes qui nous ont pleinement rassurés. Après un moment d'incompréhension, d'incertitude et même de trouble lorsque nous avons vu ce qui se passait en haut lieu, tout est rentré dans l'ordre. Nous vous faisons confiance pour mener, aussi loin et aussi rapidement que possible, l'action de l'Europe afin qu'elle contribue, au côté du monde arabe, à résoudre le drame libyen.
Vous avez évoqué l'action de l'Europe à l'égard des pays qui marchent chacun à leur rythme vers la démocratie, en mettant en avant les moyens budgétaires, les capacités de prêt et le projet relatif à l'Union pour la Méditerranée. Nous souscrivons pleinement à ces initiatives. En ce qui concerne l'Union pour la Méditerranée, il serait cependant hautement souhaitable qu'elle soit moins doctrinale, moins structurelle, moins administrative, en somme moins politique, et qu'elle se concentre sur quelques projets simples et concrets.
Pour conclure, je veux évoquer à mon tour le drame qui frappe le Japon. Je pense qu'un geste fort de l'Union européenne va s'imposer pour marquer la solidarité des Européens à l'égard des Japonais. Je ne sais pas ce que pourra être ce geste, mais, dès que le pic de la crise sera passé, il sera hautement nécessaire.
J'estime aussi que l'Europe doit promouvoir des règles internationales renforcées pour protéger le monde des risques de l'énergie nucléaire civile.