Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, chers collègues, lorsque ce débat préparatoire au prochain Conseil des chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept pays de l'Union européenne a été organisé, l'actualité était dominée par la question du sauvetage des États les plus endettés, comme la Grèce ou l'Irlande, et par les révolutions en cours dans plusieurs pays arabes.
C'est donc bien légitimement que beaucoup d'entre nous avaient prévu, sans doute, d'intervenir principalement sur ces deux sujets, qui demeurent d'ailleurs importants pour l'Union européenne. On pourrait naturellement y ajouter le pacte de compétitivité, que l'Allemagne tente d'imposer comme nouvelle doctrine européenne.
Sur ces questions, je dois d'ailleurs dire que notre jugement aurait été sévère : sévère pour les représentants de l'Union européenne, sévère pour les gouvernements européens, à commencer par le gouvernement français.
Un soutien tardif et timoré aux peuples arabes qui se sont soulevés et se soulèvent encore ; aucune initiative forte, aucune proposition concrète, aucune coordination réelle des chefs d'État et de gouvernement, qui ont tous voulu faire entendre une voix propre : l'Union européenne a été totalement absente de la scène internationale tandis que se déroulaient les révolutions dans le monde arabe. La France, qui aurait pu, qui aurait dû jouer un rôle primordial du fait de ses liens forts et anciens avec ces peuples, la France a toujours été à contretemps, le comble ayant été atteint avec les pantalonnades de Mme Alliot-Marie, éphémère ministre des affaires étrangères. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)