Ce matin, à Épinay-sur-Seine, monsieur le ministre de l'éducation nationale, rejoints par de nombreux parents de Seine-Saint-Denis, des parents d'élèves en colère et inquiets ont décidé de saisir la HALDE pour discrimination concernant l'éducation de leurs enfants. Je les comprends : depuis le début de l'année, ce sont plusieurs milliers de demi-journées d'absence qui n'ont pas été remplacées ; depuis le début de l'année, des enfants n'ont parfois pas eu d'enseignants devant eux pendant trois semaines consécutives.
Cette situation n'est malheureusement, pas propre à la Seine-Saint-Denis. Elle est la simple conséquence de la saignée irresponsable que vous avez opérée depuis 2007 dans les moyens de l'éducation nationale. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.) Alors que vous n'êtes plus – les parents d'élèves le démontrent jour après jour en décomptant les absences – en situation d'assurer un droit véritable à l'éducation sur tout le territoire, vous voulez encore supprimer 16 000 postes en 2011. Pour ces parents, cela relève de la provocation.
Ma question est simple : comment allez-vous faire pour que, dès demain, ces enfants puissent avoir un enseignant devant eux et avoir classe normalement, afin que leur droit à l'éducation soit assuré ? Allez-vous enfin renoncer à la suppression de 16 000 postes en 2011 ? Êtes-vous prêt à maintenir les 250 millions d'euros nécessaires – c'est peu par rapport aux 4 milliards que représente la suppression de l'impôt sur la fortune (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) – pour affecter des moyens supplémentaires en faveur de ces enfants qui n'ont plus d'enseignant depuis plusieurs semaines ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe GDR.)