Monsieur le député, dans le contexte de risque de catastrophe nucléaire auquel doit faire face le Japon, et pour ne pas charger davantage les autorités japonaises qui doivent affronter cette crise, nous recommandons à tous les Français qui n'ont pas de bonnes raisons de rester à Tokyo de quitter la ville par avion ou de se diriger vers le sud du Japon. Nous avons demandé à Air France d'augmenter son nombre de rotations sur Tokyo et, surtout, sur Osaka pour rapatrier nos compatriotes qui le souhaiteraient.
Ceux qui resteront sur place devront se conformer aux prescriptions des autorités japonaises, c'est-à-dire envisager de rester confinés et, surtout, ne pas sortir en cas de pluie. Pour eux, des dispositifs sont prévus, comme l'acheminement d'une équipe de spécialistes de l'IRSN – l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire – auprès de l'ambassade de France pour conforter nos équipes sur place.
Vous l'avez signalé, monsieur le député, nous avons aussi des territoires d'outre-mer qui sont les territoires français les plus proches du Japon et de cette catastrophe. Nous avons d'abord activé, conforté notre réseau de surveillance. Il existe une balise à Tahiti et nous suivons de très près l'évolution de la situation en matière de radioprotection dans nos territoires. Aujourd'hui, il n'y a pas de risque majeur. La suite dépendra, d'une part, de l'ampleur des rejets au Japon, d'autre part, des déplacements atmosphériques. Les courants atmosphériques passent relativement peu facilement d'un hémisphère à l'autre. En conséquence et même si cela peut paraître curieux, si certains de nos territoires devaient être exposés, ce serait plus probablement Saint-Pierre-et-Miquelon que ceux du Pacifique.
Pour autant, compte tenu des rejets massifs attendus, l'IRSN commence d'ores et déjà à modéliser le nuage pour prévoir son déplacement. Bien sûr, nous anticiperons son éventuelle arrivée si cela s'avérait, avec des mesures de prévention dans nos territoires du Pacifique.