Monsieur le Premier ministre, les Japonais vivent des heures tragiques. En quelques jours, des secousses sismiques à répétition, un violent tsunami et de graves dégradations affectant plusieurs réacteurs nucléaires ont plongé le Japon dans le chaos. Notre premier souci doit être une entière solidarité avec le Japon et les Japonais.
Cette solidarité s'accompagne d'une grande inquiétude devant les accidents qui affectent plusieurs réacteurs nucléaires. Tout fait craindre une catastrophe de grande ampleur. En France, comme dans le monde, tous les enseignements doivent en être tirés.
Notre pays dispose de cinquante-huit réacteurs nucléaires. Cette réalité justifie que, loin des polémiques politiciennes, un véritable dispositif d'information en direction de tous nos compatriotes soit mis en place dans la plus grande transparence et pas seulement autour des centrales. C'est un député de Normandie qui vous parle.
Cette réalité justifie que les dispositifs de sécurité de nos centrales et de leurs réacteurs fassent l'objet d'un audit analysant toutes les éventualités d'accidents et de catastrophes naturelles qui pourraient les affecter. Nous demandons que cet audit soit rendu public, que le Parlement soit saisi et les mises à niveau effectuées.
L'inquiétude se nourrit aussi des logiques de rentabilité qui affectent le secteur nucléaire : elles pèsent sur la sécurité et sur la sûreté, sur les hommes et sur les installations.
C'est pourquoi les députés communistes demandent que l'énergie sorte de la vision à court terme de la rentabilité financière et que cessent les politiques de privatisation et de déréglementation. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Une réunion est prévue à Bruxelles : la France pourrait et devrait porter cette demande.
Au-delà, tout confirme l'urgence d'un débat public et citoyen sur les enjeux et les choix de la politique énergétique à venir. Renforcement de la sécurité nucléaire, totale maîtrise publique, investissements massifs dans les énergies renouvelables, remplacement des sources carbonées, telles sont des orientations que notre pays pourrait porter ici chez nous, comme en Europe et dans le monde.
Êtes-vous prêt, monsieur le Premier ministre, à aller dans ce sens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur divers bancs du groupe SRC.)