Notre pays a un rôle à jouer, une voix à faire entendre. Pour cela, nous avons tout intérêt à sortir de l'instabilité et de la polémique permanentes car, à ce jeu-là, tout le monde est perdant sauf les extrêmes, qui progressent, aucun problème concret n'est réglé, nos concitoyens sont inquiets et les objectifs affichés maintes fois par le Gouvernement sont loin d'être atteints.
Lorsqu'on adresse des signaux de dureté ou de non-respect des principes fondamentaux, comme cela a été le cas cet été, ou encore que l'on doute des valeurs constitutives de la République française, en particulier de l'article 1er de la Constitution, on ne donne pas envie aux forces vives de la planète, aux pays émergents – y compris aux populations des rives sud de la Méditerranée –, de nous rejoindre.
À terme, la France perdra des forces, la francophonie sera en recul et nous perdrons de notre pouvoir d'influence sur les élites de la planète. Rien, dans les dispositions du projet de loi, ne permet de relever ce défi. Nous avons dénoncé le caractère inconstitutionnel et non conforme à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme des mesures dont est essentiellement composé ce texte. C'est pourquoi je voterai, comme l'ensemble de mon groupe, contre ce projet de loi.