Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.
Monsieur le ministre, depuis des semaines, toutes vos réponses montrent que vous vous obstinez à ignorer la réalité des conditions de travail des enseignants et des élèves après la suppression de 16 000 postes pour la rentrée prochaine.
Vous prétendez que cette nouvelle saignée n'aura aucune conséquence sur la qualité de l'enseignement et que votre ambition d'accompagner individuellement les élèves en difficulté n'est pas seulement un effet d'annonce.
Vous considérez toujours les deux heures d'aide personnalisée à l'école élémentaire comme une avancée considérable, alors qu'elles sont le résultat de la désastreuse décision de la semaine de 4 jours. Là encore, vos discours sont, hélas, contredits par les faits. En effet, 61 % des écoles élémentaires organisent cette aide après une journée déjà trop lourde de six heures ; quant aux autres, elles l'organisent le plus souvent à l'heure de la pause du déjeuner.
Le constat du Haut conseil de l'éducation est sans appel : les dispositifs d'aide aux élèves en difficulté ne portent pas leurs fruits. Car l'accompagnement de ces élèves doit se faire pendant le temps scolaire. Mais, pour cela, il serait nécessaire de disposer de plus de maîtres que de classes dans les écoles élémentaires qui le nécessitent, ce qui est évidemment impossible du fait de votre politique de suppression de postes.
Monsieur le ministre, le groupe SRC vous fait la proposition suivante : êtes-vous prêt à maintenir les 250 millions d'euros nécessaires – une goutte d'eau par rapport aux 4 milliards d'euros que coûterait la suppression de l'impôt sur la fortune –, pour conserver ces 16 000 postes afin de les affecter aux écoles en zone d'éducation prioritaire, pour y organiser une aide véritablement personnalisée ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Oui, mesdames et messieurs les ministres, l'éducation nationale a besoin d'ambition, de beaucoup plus d'ambition que de communication ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)