Nous sommes nombreux à partager avec vous le sentiment que la coopération européenne recule. La construction d'une Europe de la défense suppose une volonté politique et une nécessité industrielle. Or, la volonté politique est peu visible comme j'ai pu le mesurer lors de la dernière réunion de l'assemblée parlementaire de l'OTAN. Les rapprochements nationaux semblent avoir produit l'effet inverse à celui qui était souhaité à savoir la création d'une industrie européenne de défense compétitive. Il y a sans doute là une faute stratégique. On ne voit guère se dessiner les programmes communs susceptibles de créer une nécessité industrielle. Les grands programmes structurants sont décidés indépendamment par chaque pays. En France ces programmes sont déjà arrêtés pour les trente prochaines années, à l'exception peut-être de l'hypothétique deuxième porte-avions, sur lequel nous n'avons guère d'illusions au vu de la situation budgétaire. Au-delà de ces trente ans, qu'adviendra-t-il ? Sur quels programmes l'État doit-il assurer un accompagnement en termes de recherche et développement ?