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Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 2 mars 2011 à 15h00
Débat sur les rapports entre la france et le continent africain

Henri de Raincourt, ministre chargé de la coopération :

J'y viens, monsieur Bacquet. Je suis honnête avec vous.

Ces engagements sont passés de 775 millions d'euros de prêts en 2007 à 1,3 milliard d'euros de prêts fin 2010.

Une facilité d'investissement, par l'intermédiaire de la FISEM, dotée de 250 millions d'euros, a été créée par l'AFD en 2009 pour appuyer les petites et moyennes entreprises.

La Caisse des dépôts a pris l'initiative, avec d'autres partenaires, de constituer un fonds de financement des projets d'infrastructures, doté de 385 millions d'euros. Une part essentielle de ces crédits est consacrée à la fourniture en eau et électricité des populations tunisiennes et marocaines qui n'en auraient pas encore aujourd'hui.

L'Union européenne consent des prêts aux pays de la Méditerranée dans une proportion similaire – 1,3 milliard d'euros par an – et accorde 1 milliard de dons au titre de sa politique de voisinage.

M. Ayrault m'a interrogé sur la Libye. M. Juppé y est revenu pendant la séance des questions au Gouvernement et j'indique après lui que, face à la poursuite de la répression brutale et sanglante, nous ne restons pas inactifs. Je rappellerai la décision du Conseil de sécurité du 22 février ainsi que la réunion du Conseil des droits de l'homme du 25 février, et j'appelle également votre attention sur le fait que l'Union européenne a pris ses responsabilités en adoptant un texte ouvrant la voie à des sanctions, telles que des gels de fonds. La fourniture d'équipements de maintien de l'ordre est en cours de négociation. Nous souhaitons que tous ces dispositifs soient rapidement adoptés et appliqués.

Si ces mesures se révèlent insuffisantes pour obliger M. Kadhafi à cesser la répression et à partir, il faudra que la communauté internationale aille plus loin pour marquer sa détermination. Mais vous savez quelle est la position de la France quant à la perspective, évoquée par certains, d'un recours à une opération militaire : il faut naturellement être extrêmement prudent. Là aussi, M. Juppé a apporté les réponses appropriées lors de la séance des questions au Gouvernement de cet après-midi.

L'action de coopération que nous conduisons depuis des années avec nos partenaires européens vise à faire de la Méditerranée un espace économique attractif et à renforcer l'intégration régionale, le développement social et le dialogue culturel au bénéfice des peuples. Telle est l'ambition de l'Union pour la Méditerranée. Un certain nombre d'entre vous ont évoqué celle-ci. Le ministre d'État l'a déclaré au début de cet après-midi : il nous revient, à la lumière des évolutions qui se produisent sous nos yeux, de repenser le fonctionnement de l'Union pour la Méditerranée. Mais je crois que c'était une idée visionnaire et qu'il faut la reprendre ; il s'agit simplement de l'adapter aux circonstances pour donner les meilleures chances à ce secteur géographique de connaître, dans des conditions démocratiques satisfaisantes, des perspectives d'avenir réjouissantes pour tous ces peuples.

J'en viens à l'Afrique sub-saharienne. Oui, monsieur Yves Censi, je suis bien d'accord avec vous : l'Europe et l'Afrique ont une communauté de destins. Nous n'avons pas attendu 2011 pour nous en apercevoir car c'est pour la France une zone stratégique pour quatre raisons que je veux développer ici – le président de la commission des affaires étrangères y a d'ailleurs lui-même fait référence.

La relation entre la France et l'Afrique est empreinte d'une grande proximité culturelle. Elle est ancienne, chacun le sait, mais la force de ces liens est très actuelle : elle s'inscrit dans l'identité nationale – je rappelle que 10 % de la population française peut revendiquer des origines africaines, et c'est très bien ainsi – et dans l'identité africaine à travers le rayonnement de la langue française, que vous avez vous-même évoqué, monsieur Censi. L'avenir de la francophonie se joue prioritairement en Afrique. Aussi, je suis désolé que, dans certaines conférences internationales, les représentants de la France ne s'expriment pas dans la langue de Molière.

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